Sur quelques théories de la représentation visuelle avant Kepler
- Authors
- Publication Date
- Mar 02, 2022
- Identifiers
- DOI: 10.4000/asterion.7276
- OAI: oai:HAL:hal-04426421v1
- Source
- HAL-Descartes
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
La question posée dans cet article est de savoir dans quelle mesure et selon quels schémas il est possible de parler de la vision sensible comme d’une représentation psychique avant la nouvelle optique inaugurée par Johannes Kepler dans ses célèbres Paralipomena ad Vitellionem (1604). L’article part du point de vue suivant : c’est seulement à l’intérieur de ce nouveau paradigme, qui dissocie le processus physique de la vision de son traitement psychique, qu’il serait légitime de parler de la vision comme une construction mentale, comme une représentation. En examinant cette question à la lumière de plusieurs théories anciennes et médiévales, l’article aboutit à une conclusion différente. C’est depuis Aristote que la question de la vision comme représentation mentale est posée, du fait de la fonction majeure qui est conférée aux sens internes (phantasia, sens commun) dans l’élaboration du contenu de perception, et certaines théories sous influence néo-platonicienne, comme celles d’Augustin ou Avicenne, conçoivent clairement la vision directe comme une représentation psychique. Dans les Paralipomena ad Vitellionem, Kepler sépare l’optique comme science physique de la lumière de la psychologie de la perception ; mais cette dernière a déjà une longue histoire, tout comme l’idée de la vision comme représentation mentale.