Représenter les failles dans Le Roi Lear
- Authors
- Publication Date
- Dec 31, 2023
- Identifiers
- DOI: 10.4000/polysemes.11553
- OAI: oai:HAL:hal-04740446v1
- Source
- HAL
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
En s’appuyant sur deux grandes mises en scène du Roi Lear en France au tournant du XXIe siècle, celle d’André Engel à l’Odéon-Théâtre de l’Europe (2006) et celle de Jean-François Sivadier (Festival d’Avignon et tournée, 2007), cette étude s’intéresse à la façon dont les failles, qu’elles soient concrètes ou abstraites, c’est-à-dire physiques ou géologiques, politiques ou psychologiques, sont représentées dans l’espace scénique et à travers le rôle principal de la pièce : Lear. Les divers moyens qu’offre la scénographie, influencée ces dernières années par l’évolution concomitante des autres médias et des réseaux sociaux, engagent les metteurs en scène à adapter l’œuvre non pas uniquement à des fins esthétiques et novatrices mais afin de questionner toujours davantage l’adéquation d’un répertoire ancien avec les préoccupations de notre époque. Créer une tempête en scène, de même que transposer la lande anglaise où errent un Lear devenu fou et un Gloucester aveugle en proie au suicide, constituent des enjeux majeurs pour le scénographe, précisément parce que ces repères géographiques n’étaient pas visibles sur la scène shakespearienne. Abordées avec précision et ingéniosité de nos jours, ces scènes mythiques créent le spectaculaire tout en sondant et mettant possiblement en lumière les creux – ou failles – du protagoniste ainsi que le sens profond de la fable.