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Quand l’œuvre contredit l’archive : le cas des sculptures du pont de la Concorde

Authors
  • NICOLAS, Aude
Publication Date
Mar 08, 2022
Source
HAL
Keywords
Language
French
License
Green
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Abstract

Le 1er janvier 1810, un décret impérial entérine la décision d’ériger, sur le pont de la Concorde, des statues aux nombreux généraux tués au combat pendant la campagne de 1809. Ce projet d’hommage concerne également les ponts d’Iéna et d’Austerlitz à partir de février 1810. Les commandes sont passées par Dominique Vivant Denon à plusieurs sculpteurs mais seuls quatre marbres grandeur nature sont achevés à la fin de l’Empire, les autres œuvres étant restées à l’état de modèles en plâtre à mi grandeur. Loin d’être abandonné, le projet est modifié sous la Restauration : les généraux de l’Empire sont remplacés par les grandes figures (militaires et hommes d’État) de l’Ancien Régime à la demande de Charles X. Les statues achevées sont mises en place sur le pont de la Concorde puis retirées en 1832 en raison de leur poids, qui fragilise la structure. Les effigies des guerriers de Napoléon sont remisées dans une cour de l’Hôtel des Invalides jusqu’à ce qu’à la demande de Louis-Philippe, les quatre marbres de l’Empire soient modifiés pour rendre hommage à d’autres figures de l’épopée napoléonienne, jugées plus populaires par le souverain. Mais ces transformations ne sont pas aussi nettes que le révèlent les sources d’archives et les textes de l’époque. Cet article revient sur la manière dont ces modifications sur les marbres, transcrites avec beaucoup de précision dans les archives, s’inscrivent en contradiction avec les constatations faites sur les œuvres conservées, révélant toute la complexité du devenir de cette commande où manipulation de l’image et du document cohabitent, en mettant l’accent sur la confrontation entre la source écrite et l’enquête de terrain.

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