Pharmacologie de l’identité numérique
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Abstract
Texte préparatoire à une conférence prononcée le 2 octobre 2014 à la MJC Montchat (Lyon) I Introduction : la pharmacologie Si j'ai été invité à vous parler de l'identité numérique, c'est parce que c'est une chose qui pose problème. Elle pose problème de multiples manières. On pourrait par exemple se demander quelles sont les limites d'une identité numérique et en quoi elle peut correspondre, se différencier ou converger avec l'identité civile, au sens de la carte d'identité nationale ou du passeport. On pourrait aussi s'interroger sur la manière par laquelle on peut, ou on doit se construire une identité numérique. C'est d'ailleurs sur ce point que m'a demandé d'intervenir Marc. Je vais alors me situer dans la droite lignée d'Ars Industrialis, et de son président Bernard Stiegler, lequel a l'habitude de ne parler que de ce qui l'intéresse, et me défausser de cette proposition, pour aller vers un terrain qui me convient mieux. Je vais donc supposer que cette soirée n'est pas le lieu pour apprendre ensemble à construire une identité numérique. Je suppose en fait que la plupart d'entre vous dispose d'ores et déjà d'une identité numérique. Peut-être en doutez-vous, mais je vais essayer de vous le démontrer. J'essaierai par la même occasion de vous montrer que la construction d'une identité numérique requiert un lieu, un temps et un matériel dont nous ne disposons pas ce soir. Ce dont je vais vous parler ce soir, c'est plutôt de ce que l'on peut faire de son identité numérique. Bien entendu, si je dis « ce qu'on peut en faire », il est évident que ce que je vais proposer relève d'un discours. On peut faire toutes sortes de choses d'une identité numérique, et surtout on peut aborder sa propre identité, et celle des autres, de manière soit passive, soit active. Ce que l'on peut faire, donc, je vais vous le présenter comme ce que JE pense que l'on doit faire. Ce dont il s'agit c'est d'éthique et de politique de l'identité numérique. C'est pourquoi j'ai intitulé cette conférence « Pharmacologie de l'identité numérique ».