Ordre, durée et fréquence : la narratologie genettienne à la rescousse des récits brefs ?
- Authors
- Publication Date
- Jun 30, 2021
- Identifiers
- DOI: 10.4000/peme.36768
- OAI: oai:HAL:hal-04004950v1
- Source
- HAL
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
- External links
Abstract
La notion de « récit bref » est une vraie problématique pour les médiévistes, car elle se trouve au croisement de deux enjeux tout aussi problématiques : définir ce qu’est la brièveté narrative, et savoir s’il existe un « genre bref » pour la littérature médiévale. Les travaux de Gérard Genette, principalement ceux de narratologie de Discours du récit, pourraient alors apporter une aide précieuse. Il s’agit de voir si les notions d’ordre, de durée et de fréquence développées par Gérard Genette pour caractériser le récit peuvent aider à percevoir une unité narrative de ces textes médiévaux, aux registres et matières très épars. Pour cela, six textes du manuscrit anthologique Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 837 : le Dit du Barisel, la Châtelaine de Vergy, Narcisse, l’Enfant remis au soleil, la Vie de Sainte Élisabeth et le Vair Palefroi. Dans l’ensemble, on a pu constater une certaine homogénéité : les analepses et les prolepses sont relativement peu développées, les pauses peu nombreuses, et les débuts sont souvent des sommaires itératifs. Néanmoins, certaines divergences marquées semblent montrer la difficulté de définir un genre commun à ces textes. Enfin, les outils genettiens, davantage consacrés aux questions de temporalité, paraissent trop décalés pour lier ces récits : il est en effet difficile de définir si un texte bref est nécessairement un texte rapide. Finalement, la narratologie genettienne permet de constater plutôt une esthétique brève qu’une forme brève ou qu’un genre bref.