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Ma Chine à remonter le temps / Ma Chine à remonter le temps: Saisir le changement social à travers l'ethnographie au long cours

Authors
  • Herrou, Adeline
  • Vidal, Claire
Publication Date
Jun 23, 2023
Identifiers
DOI: 10.4000/ateliers.17325
OAI: oai:HAL:hal-04319553v1
Source
HAL-Descartes
Keywords
Language
French
License
Unknown
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Abstract

Ce numéro prend pour point de départ l’envie de plusieurs ethnologues d’ouvrir une réflexion commune sur les changements vertigineux connus par la société chinoise des quatre dernières décennies, à partir de leur terrain de recherche qu’il leur arrive de ne plus reconnaître. Face à un rapport au temps et à l’espace transformé de façon radicale, leur ambition est double : mieux comprendre comment la Chine a elle-même traité, incorporé et mis en scène ces changements, portée par une certaine idéologie du « développement » (fazhan) nécessaire et accéléré ; et, d’un point de vue réflexif, reconsidérer la façon dont une pratique ethnographique au long cours peut servir à penser et à indexer ces changements.Chaque ethnologue décrit la Chine d’aujourd’hui, dans le miroir de celle qu’il a connue lors de sa première enquête ethnographique. Lus les uns à la suite des autres, ces témoignages donnent à saisir le creuset entre les terrains effectués dans les années 1980, 1990, 2000 et 2010, en même temps qu’ils dépeignent différents « états de la Chine » : celle du tournant post-Mao après la Révolution culturelle, celle des politiques d’ouverture et des réformes de libéralisation, puis la Chine de la rénovation et de la réhabilitation, et enfin la Chine forte. Il est aussi question de Taïwan durant ces mêmes périodes. Et de la Chine vue depuis le Népal. Ces rétrospections amènent les chercheurs à prendre la mesure des changements sur le terrain et à identifier, de revisites en revisites, l’impact de l’époque sur leur perception des évolutions de la famille, de l’environnement, des religions (bouddhisme, confucianisme, taoïsme, chamanisme), de la politique, ou encore des minorités locales.Quelle valeur heuristique y a-t-il pour l’anthropologue à remonter le temps ? Réfléchir aux « frontières épaisses » à traverser pour naviguer entre différentes places topologiques (Baptandier) ; appréhender ce que signifie grandir et vieillir ensemble (mais séparément) avec ses informateurs et les réajustements de positionnement que cela suppose (Chicharro) ; ou se retourner sur soi et questionner quel témoin de mouvements sociaux importants nous avons été pour nos interlocuteurs (Ko) ; ou encore interroger la relation diasporique qui change voire s’inverse lors d’une ethnographie multisituée (Trémon). Remonter le temps, c’est aussi réfléchir à une relation ethnographique « en mouvement » façonnée sur un terrain autrefois lointain et enclavé qui est désormais accessible en train à grande vitesse (Névot) ; saisir « l’inattendu du terrain » qui renverse les relations (Vidal) ; prendre en compte le « point zéro d’observation » que chacun (y compris l’ethnologue) a d’un lieu ou d’un événement, et qui forge ses réactions ou non-réactions face aux destructions (Herrou) ; et repérer les événements qui peuvent servir à identifier les « moments de bifurcation » dans la temporalité d’observation des anthropologues (de Sales).

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