Le fāʾ des conditionnelles totales / Le fāʾ des conditionnelles totales: Aspects diachroniques et synchroniques
- Authors
- Publication Date
- Jan 01, 2024
- Source
- HAL
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
D’après la grammaire arabe, un fa‑ doit apparaître entre la protase (p) et l’apodose (q) d’un système hypothétique en ʾin dès lors que l’apodose ne saurait être protase, c’est‑à‑dire dès lors que l’apodose n’a pas la forme faʿala (accompli neutre du point de vue du temps) ou yafʿal(inaccompli apocopé). Sa présence ne relève toutefois pas que d’une contrainte formelle, encore répond‑elle à une nécessité sémantique : les systèmes ʾin p, q marqueraient une connexion logique où q serait le conséquent logique de p, son antécédent ; les systèmes ʾin p fa‑q marqueraient,eux, une connexion pragmatique, c’est‑à‑dire tout le reste. La reconnaissance, ancienne par la tradition arabe médiévale et récente par celle arabisante, de deux valeurs fondamentales du fāʾ, causal (sababiyya) pour l’un, illatif (taʿlīliyya) pour l’autre, invite toutefois à entrevoir queʾin p fa‑q abrite certes la connexion pragmatique mais également, pour partie, la connexion logique, la distinction semblant syntaxiquement motivée : le fāʾ sababiyya précédant ce qui ne se présente pas comme une assertion, le fāʾ taʿlīliyya, lui, s’antéposant justement à une assertion.Cet article ambitionne alors de montrer, à partir d’un grand nombre d’exemples, que cela vaut, tant en synchronie qu’en diachronie, pour si p fa‑q, où si est mis à la place de ʾin tout aussi bien que de ʿiḏā et law. Il montrera, par ailleurs, d’une part que lorsque l’apodose est au futur,une ambiguïté interprétative se fait jour entre relation causale ou bien illative, et d’autre part que le système, tel qu’il se présente à nous dans sa diversité, relève bien d’un matériau humain et qu’en conséquence nous ne pouvons en déduire que des règles tendanciellement correctes,mais pas des lois définitives.