L’appropriation des savoirs sur le corpus littéraire du Caṅkam en Inde du Sud à l’époque coloniale : trajectoires individuelles et dynamiques collectives
- Authors
- Publication Date
- Jan 01, 2021
- Identifiers
- DOI: 10.4000/books.pressesinalco.42947
- OAI: oai:HAL:hal-03583393v1
- Source
- HAL
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
Au xixe et au xxe siècle, la littérature tamoule classique du Sangam a été l’objet d’un phénomène de réappropriation en Inde du Sud. Les approches individuelles, notamment celle d’U. Vē Cāminātaiyar, se sont appuyées sur les pratiques collectives utilisées à l’époque précoloniale pour conserver et transmettre les savoirs au sein des cercles lettrés, tout en s’appropriant de nouvelles méthodes permettant de comprendre et de diffuser les manuscrits redécouverts. La fascination qu’exerça ce corpus de poésie ancienne passa d’abord par un rapport individuel, intime, à des textes d’un abord difficile. Il assura aux savants qui les rendirent accessibles une renommée dont ils étaient fiers. Les textes se diffusèrent ensuite progressivement à l’échelle régionale, dépassant le cadre d’une élite lettrée. Cette découverte fut politiquement instrumentalisée, permettant à ce corpus de devenir l’un des marqueurs d’une communauté tamoule imaginée alors en formation. L’étude de la combinaison des approches individuelles et collectives d’un savoir ancien redécouvert permet d’interroger plus largement l’articulation, en Inde, entre l’individu et la communauté dans le processus d’appropriation des savoirs.