L’appropriation communautaire des cases de santé selon la perspective des populations.
- Authors
- Publication Date
- Dec 13, 2019
- Source
- Kaleidoscope Open Archive
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
Au Sénégal, la case de santé (CdS), fruit d’un processus socio-historique et de l’évolution de la politique sanitaire, constitue la base de la pyramide sanitaire où elle est intégrée. Paradoxalement, les communautés arrivent difficilement à se l’approprier. Elle doit sa survie à l’accompagnement des ONG. La compréhension de l’appropriation communautaire fait défaut et a motivé cette recherche, d’où son originalité. La recherche est basée sur l’hypothèse selon laquelle les dynamiques de participation communautaire influencent l’appropriation de la CdS.Au moyen d’une étude qualitative, empirique et exploratoire utilisant une stratégie d’étude de cas multiples, 3 cas ont été sélectionnés dans la région de Thiès. Nous avons collecté quatre types de données qualitatives : entretiens approfondis, focus groups, entretiens semi-structurés et observation directe. Une perspective relationnelle opérationnalisée par un cadre conceptuel large empruntant des concepts de la théorie Bourdieusienne et une approche socio-historique Eliasienne balisent la recherche.Les données ont été analysées au moyen de la théorisation ancrée utilisant un codage par niveaux d’abstraction progressive, duquel ont émergé les catégories ayant servi à l’élaboration d’un cadre logique.Les résultats de l’étude indiquent que les mécanismes du processus d’appropriation s’expriment par la capacité des communautés à gérer les événements critiques et par l’insertion de la CdS dans le tissu social.La pouvoir d’agir de la communauté, le sens communautaire de ses membres et leur capacité à mobiliser les pratiques sociales de participation constituent les moteurs de l’appropriation qui est entretenue par des interrelations entre les capitaux culturel, social et symbolique. Ce dernier s’exprime au niveau communautaire, en entrant en jeu dans la construction de l’appropriation comme processus et non finalité, en renforçant l’identité et en renouvelant l’espace de confiance et de réciprocité, essentiel pour l’action collective. La construction discursive de l’identité communautaire, de la reconnaissance et de l’espace de confiance de réciprocité apparait comme une originalité.Les discussions portent sur des aspects méthodologiques et sur l’opérationnalité du concept d’appropriation. Entres autres, l’appropriation apparait comme processus de reconnaissance et non comme finalité.Cette étude ouvre des pistes de recherches dans le cadre d’un élargissement de l’aire de recherche et en tenant compte des facteurs supra-communautaires. Elle recommande un changement de regard des agents de développement qui devraient considérer les communautés comme des unités de participation, des systèmes regorgeant de potentialités et de solutions nécessitant d’être stimulés et mobilisés ; et non comme des nids de problèmes à résoudre, avec des solutions importées.