La politique et les auteurs : le néoréalisme italien au prisme de la cinéphilie française (1946-1956)
- Authors
- Publication Date
- Apr 09, 2021
- Source
- HAL-Descartes
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
Le cinéma italien d’après-guerre a sa place légitime dans l’Histoire sous l’étiquette du « néoréalisme ». C’est une panthéonisation encore difficile à remettre en cause aujourd’hui, qui schématise souvent l’image de ce cinéma de manière arbitraire. Une des particularités de ce courant serait sa facilité d’adaptation au-delà des Alpes : en effet, ce mouvement cinématographique a éveillé, en France, un débat très virulent qui a vu la participation de toutes les couches de l’intelligentsia. Le canon néoréaliste se consolideà partir d’une poignée de films et grâce au travail critique de quelques intellectuels engagés, ainsi que de la presse populaire. Les rédacteurs des revues spécialisées et des quotidiens ont le privilège d’une primauté de regard sur les nouveautés cinématographiques transalpines : le plus souvent en dehors des circuits de distribution traditionnels, au sein des nombreux ciné-clubs opérant dans le contexte parisien, les critiques, journalistes et écrivains découvrent un cinéma qu’ils nomment bientôt « école italienne ». Ces constats nous obligent à remettre en question plusieurs stéréotypes sur ce cinéma : tournage dans la rue, acteurs non professionnels et sujets issus de l’actualité n’empêchent pas le cinéma italien d’après-guerre de s’inscrire dans le sillon d’une production somme toute traditionnelle. Ces conclusions imposent aujourd’hui de revenir sur les débats critiques de l’immédiat après-guerre par un regard nouveau et impartial, afin d’approfondir la complexité du processus de réception du néoréalisme.