Fingers’ Dance : une grammaire du geste pour la navigation et l’annotation de films de danse
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Abstract
Résumé : Cette courte présentation porte sur une première expérimentation d'IHM d'annotation par le geste de films de danse réalisés et analysés par Thierry de Mey au cours de sa résidence à l'IRI : 1) En s'appuyant sur une grammaire de gestes élaborée par le réalisateur pour ses propres films et musiques notamment Musique de tables, un repérage des principaux gestes chorégraphiques du spectacle One flat thing de William Forsythe est opéré avec Lignes de temps (logiciel d'annotation de l'IRI). Pour chacun de ces gestes un tracé gestuel à deux mains sur une table multipoint est défini. 2) Sur la table multipoint, on peut tracer les gestes précédemment définis et les séquences filmés correspondantes s'affichent dans Lignes de temps. Par exemple un geste rotatif produit avec le doigt sur la table graphique va lancer une requête vers toutes les séquences où des mouvements en rotation sont dansés. On peut également annoter une séquence en lui attachant un ou des gestes prédéfinis. Cette première expérimentation a été conçue dans le cadre du programme de résidences mené à l'IRI avec l'aide de Microsoft France et a fait l'objet de deux présentations publiques au CNAM lors des Entretiens du Nouveau Monde Industriel et au cours des Carrefours des possibles de la FING (novembre 2009). Fondements théoriques Notre approche est à la fois théorique et technologique. Théoriquement, il s'agit de (re-) penser notre rapport psychologique, sensitif et critique aux oeuvres cinématographiques en s'appuyant sur les possibilités d'appropriation, de perception active offertes par le numérique. Dans le langage du philosophe Gilbert Simondon, cette démarche s'inscrit dans un processus d'individuation psychique et collective et par des outils de transindividuation constituant une organologie au sens large. Dans le domaine du jugement critique porté sur des films, nos travaux antérieurs menés en collaboration avec des réalisateurs et des critiques confirment que les amateurs cinéphiles prolongent leur pratique du cinéma dans le monde numérique au moyen d'appareils critiques, qu'ils soient sociaux (équivalents dans les réseaux sociaux de ce que furent les cinéclubs) ou instrumentaux (presse critique, outils de navigation, d'annotation et de pratique créative). Technologiquement, nous souhaitons développer nos recherches dans le champ de la sensori-motricité, c'est à dire autour de dispositifs donnant accès à des boucles de retour de rétroaction ou de perception active. Dans le contexte du cinéma les appareils critiques multimodaux que nous développons rejoignent les outils de création du film : la caméra, mais plus généralement tous les outils de réalisation (écriture, montage, édition) sont ainsi selon nous des outils potentiels de la perception active. À ce jour nous avons principalement exploré les outils d'annotation convoquant le texte ou la voix et bientôt la vidéo, le geste et le regard.