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Etats internes, fausse croyance et explications dans les récits: effets de l'étayage chez les enfants de 4 à 12 ans

Authors
  • Veneziano, Edy
  • Hudelot, Christian
Publication Date
Jan 01, 2006
Source
HAL-ENAC
Keywords
Language
French
License
Unknown
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Abstract

Cet article porte sur la dimension "évaluative" du récit telle qu'elle est exprimée par des enfants âgés entre 4 et 12 ans et, en particulier, sur la capacité de ces enfants à se référer aux états internes des personnages en tant qu'éléments explicatifs de leurs comportements et à expliciter que la croyance d'un personnage est fausse. Les récits des enfants sont construits à partir d'une séquence de cinq images qui "racontent" l'histoire d'un malentendu entre deux personnages. Après avoir raconté spontanément leur premier récit, les enfants le racontent une deuxième fois après avoir été questionnés sur les raisons des événements à travers un étayage non intrusif inspiré par l'entretien clinique piagétien. Les résultats montrent que dans leurs premiers récits les enfants, comme dans des précédentes études, mentionnent rarement les états épistémiques des personnages avant 10 ans. La fausse croyance et sa rectification ne sont explicitées que rarement avant 10-11 ans et même à cet âge par peu d'enfants. Ainsi, le fait d'avoir placé un malentendu au centre de l'intrigue ne facilite pas la référence aux états épistémiques des personnages, ni la compréhension des liens entre états internes et comportements, ou encore l'appréhension et l'expression de la fausse croyance et le besoin de lever le malentendu. Toutefois, après un étayage qui attire l'attention des enfants sur les causes des événements, dès 6-7 ans les enfants accroissent considérablement leurs références aux états internes des personnages, y compris leurs états épistémiques, et même un enfant de cet âge explicite que la croyance de l'un des personnages est fausse et trouve les moyens narratifs pour rectifier celle-ci, faisant donc preuve d'une théorie relativiste de l'esprit. Ces résultats nous interrogent profondément sur la signification de la rareté de l'expression de la fausse croyance dans les récits spontanés d'enfants en dessous de 9 ans, ainsi que sur la nécessité de disposer d'un moyen d'évaluation multidimensionnel pour saisir au mieux les compétences des enfants au delà des contraintes dues à la complexité de l'activité en examen.

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