Être prêtre sous le consulat et l’empire en Martinique
- Authors
- Publication Date
- Jan 01, 2019
- Source
- Cairn
- Keywords
- Language
- French
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- Unknown
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Abstract
L’année 1789 est un tournant dans l’histoire des colonies françaises. La religion catholique, dominante depuis la colonisation de la Martinique, avait permis au clergé de s’imposer. Or, les idées révolutionnaires offrent de nouvelles perspectives aux populations de « couleur » dominées. Le clergé semble à bout de souffle et mis en péril par les revendications des colons. Pourtant, la Martinique touchée par la violence révolutionnaire écarte en 1794 ces menaces en se retrouvant sous la domination britannique, ce qui lui permet de préserver ses infrastructures économiques, politiques et sociales. Le clergé est maintenu dans ses pratiques d’Ancien Régime, tout en intégrant les nouveaux enjeux de l’ordre colonial. Intégré à la société créole, il doit cependant se reconstituer ainsi que son dogme. En ce sens, le retour de l’administration française en 1802 par la Paix d’Amiens ouvre de nouvelles perspectives. Toutefois, la mise en application du Concordat en 1801 ainsi que les différentes attentes du gouvernement consulaire en matière de serment des prêtres remettent en cause tout l’ordre religieux établi. De plus, le clergé colonial est également perçu par l’administration et l’élite blanche comme défaillant depuis la Révolution. Certains appellent à un renouveau « missionnaire » ; d’autres veulent radicalement changer les mœurs en matière de religion. Quel est donc l’avenir de ces prêtres en charge des paroisses martiniquaises ?