Éducation morale et moralité de l'éducation : sur le rapport de l'attitude et de la sensibilité dans l'éducation morale des enfants
- Authors
- Publication Date
- Jun 22, 2023
- Source
- HAL-Descartes
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
La réflexion que je mène dans ce mémoire est la réflexion que tout professionnel de la petite enfance est amené à avoir. En tant que jeune professionnelle issue d'un parcours de philosophie, je m'interroge sur l'attitude qu'on doit avoir auprès des jeunes enfants. Le milieu de la petite enfance est un milieu éducatif – l'instruction est le rôle de l'école et de l'université – et en tant que milieu éducatif il fait passer certaines valeurs. Ma question est la suivante : comment amener l'enfant à adopter ces valeurs ? Il n'y a pas si longtemps, en France, on éduquait les enfants à coup de bâton et de bonnet d'âne. Christine Schuhl montre que notre nouveau rapport à l'éducation n'a pas cessé d'être un rapport de violence : nous faisons encore subir à l'enfant des « douces violences ». Pourtant, nous continuons à penser que notre éducation est apte à développer la moralité de l'enfant. Je veux montrer que l'éducation est une science, une technique, un art – au sens où elle est élaborée par l'homme – qui suppose une formation permanente de l'éducateur. En tant qu'éducateur – professionnel ou non – nous avons une grande responsabilité à l'égard de la collectivité et plus largement à l'égard de l'humanité. C'est pourquoi l'éducateur doit continuellement se tenir à jour des nouvelles découvertes qui sont faites en sciences de l'éducation. Aujourd'hui, nous prenons conscience que les pédagogies transmissives traditionnelles sont inefficaces. L'éducation doit veiller au bon développement de l'enfant. Ce développement moral dépend principalement de son développement normal et de la satisfaction des besoins affectifs de l'enfant. Le premier souci de l'éducateur doit aller vers l'enfant et son bien-être. Comment pourrait-on devenir un homme mauvais si nous n'avons jamais été habitué qu'au bien ? Quelle raison aurait-on de faire le mal si nous n'avons contracté aucune frustration, aucun manque d'affection ? Si le rapport aux autres dans lequel nous avons été éduqué est un rapport de bienveillance, nul doute – mais nulle nécessité – que nous serons portés à reproduire ce rapport. L'éducation morale est suspendue à la moralité de notre attitude éducative. Si, malgré tout, l'éducation n'a pas le dernier mot, n'y voyons pas une raison de céder à nos vieilles habitudes. La moralité de notre pratique est à la fois ce qui préserve l'enfant et à la fois ce qui préserve la dignité de l'éducateur.