De l’art optico-cinétique à l’art « ambiantal » – Vers une dissémination de l’attention
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Abstract
De l'art optico-cinétique à 'l'art ambiantal' Vers une dissémination de l'attention A l'aube des années cinquante, nombres d'artistes optico-cinétiques voulurent fonder leurs recherches sur le rapport entre la vitesse de la captation attentionnelle et la réactivité de la réponse motrice ; entre l'hyper-sollicitation de la stimulation visuelle et la puissance de mouvement kinesthésique. C'est l'efficacité dynamogénique de la structure visuelle qui est ici visée par ces artistes : à savoir la capacité de celle-ci à solliciter dans l'organisme un potentiel énergétique – en fonction de la loi d'induction, déjà énoncée par le physiologiste Charles Féré, selon laquelle la vue du mouvement, c'est déjà le mouvement qui commence, et qu'à ce titre l'observateur, le spectateur, est toujours un « moteur inconscient 1 ». A l'heure où l'enjeu de la mesure de la sensation est réhabilité et réactualisé par un Henri Piéron, la science de l'art qu'appellent de vive voix Victor Vasarely et quelques autres dans son sillage, se fonde, en particulier, à travers certains dispositifs visuels, sur la possibilité d'entraîner la réaction réflexe à mesure de l'intensité sensorielle perçue. Dans cette perspective, l'efficacité de l'oeuvre ne sera évaluée qu'à l'aune de son rendement esthésique, c'est-à-dire de sa capacité à développer chez l'observateur, son énergie disponible – ou pour le dire avec les mots de Vasarely, « de nous stimuler ou de nous procurer des joies sauvages 2