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Décrypter les pratiques et usages de l’eau et des produits contenant des biocides

Authors
  • Gobert, Julie
  • Deroubaix, José-Frédéric
  • Bressy, Adèle
Publication Date
May 22, 2024
Source
HAL-SHS
Keywords
Language
French
License
Unknown
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Abstract

L’usage des substances biocides dans l’espace domestique se réalise au travers d’un ensemble de produits couramment utilisés pour l’entretien de l’espace intérieur, l’hygiène personnelle, le soin des plantes et des animaux, les travaux intérieurs. Il est intéressant de comprendre comment ses produits sont utilisés (les pratiques associées) et la perception de la toxicité/du risque que peuvent ressentir les utilisateurs. L’enquête montre dans un premier temps que le choix des produits et les façons de les utiliser sont issus de la socialisation primaire : les individus héritent de leurs parents et de leur éducation des manières de penser le propre et de l’obtenir (6,7). La socialisation secondaire qui s’effectue au travers de l’offre commerciale à laquelle les individus sont exposés, les conseils des membres de la famille ou des proches, les recommandations de médecins, les messages des médias, des réseaux sociaux ou des campagnes publiques (8) joue un rôle non négligeable, fait de compromis incessants entre les croyances propres à l’individu, ses pratiques et celles des autres. Outre ces effets de transmission à l’échelle des individus, les représentations du sale et du propre à l’échelle des sociétés (9) et sur le temps long doivent être considérées (10).L’« efficacité » est une catégorie évoquée par une majorité d’interviewés, pour rendre compte de leurs choix de produits d’entretien. Toutefois, elle n’est pas un facteur explicatif à elle seule, car elle est liée aux résultats attendus par les individus (odeur, brillance, blancheur). Les modes d’usages des produits procèdent de bricolages personnels pour entretenir leur logement et effacer toute trace de salissure ou toute contamination, dans lesquels interviennent la régularité d’utilisation, la quantité utilisée et l’effort à fournir. Les quantités sont employées en fonction des pièces de la maison, qui ne revêtent pas toutes les mêmes représentations du sale et de la salissure. Si les perceptions des risques sanitaires et environnementaux sont divergentes en fonction des personnes et des produits utilisés, elles se rattachent souvent à des expériences négatives (11) vécues avec certains produits impliquant le corps, comme des allergies, des irritations et des intoxications. Des stratégies de mise à distance de certains produits, potentiellement dangereux, au travers de l’utilisation d’outils comme un balai essoreur ou de gants, un rangement spécifique ou une utilisation parcimonieuse traduisent également une appréhension d’une certaine toxicité pour des produits bien particuliers. En revanche, le risque environnemental est lui peu présent dans les discours des individus, sauf pour ceux ayant été conscientisés à la problématique environnementale et ayant amorcé une démarche de transition vers l’usage de produits considérés comme moins nocifs.

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