Cavell: une anthropologie du devenir humain

Une anthropologie du devenir humain. Stanley Cavell n'est pas anthropologue au sens de l'anthropologie sociale ou culturelle américaine. Mais il se dégage de ses oeuvres une conception de l'être humain qui ressemble fort à une anthropologie philosophique. Paradoxalement, c'est moins dans des traités philosophiques qu'en commentant le cinéma hollywoodien, le drame Shakespearien et l'opéra classique, que Cavell livre l'essentiel de sa conception de la condition humaine, où la part des femmes est un élément décisif. C'est que Cavell partage avec Wittgenstein un certain éloignement à l'égard des « propositions philosophiques ». Au lieu de les énoncer à part, il montre le plus souvent ce qu'il revendique (ce qu'il appelle « claim »), à travers des lectures d'oeuvres de la culture commune. circonstance. Nous, lecteurs-spectateurs, sommes appelés par les personnages de ces oeuvres à nous poser les questions du « comment vivre ? ».