Autour du Moustérien de type Ferrassie :Une approche structurelle des industries lithiques de Roc-en-Pail et de Combe-Grenal

Le « Charentien » est l’un des premiers groupes culturels identifié par François Bordes et Michel Bourgon. De ce groupe, les diagrammes cumulatifs construits par ces derniers mèneront à son découpage en deux entités : Le Moustérien de type Quina et Le Moustérien de type Ferrassie. Bien que le premier ait été individualisé par de nouvelles investigations ayant permis son actualisation pendant les années 1990, le second aura résisté à ses nombreuses revisites. Après quelques décennies de recul et grâce à l’impulsion des nouvelles datations des sites phares du Moustérien du Sud-Ouest, redistribuant les cartes d’une vision parfois trop linéaire de la succession des faciès Moustérien, l’opportunité nous est donnée de questionner différemment les manifestations de ce second faciès « Ferrassie », selon deux points de vue : - D’un point de vue marginal, par l’étude inédite des industries du site de Roc-en-Pail (Maine-et-Loire), fouillé par le docteur Michel Gruet de 1943 à 1969, dont les industries estampillées « Moustérien de type Ferrassie » sont sous-jacentes à celles attribuées au Moustérien de type Quina.- Et d’un point de vue épicentral, avec la nouvelle investigation de trois couches attribuées au Moustérien de type Ferrassie du site de Combe-Grenal, elles-mêmes qui conduiront F. Bordes à confirmer l’existence de ce faciès. Fort des précédentes études réalisées sur le sujet, nous avons pensé une nouvelle approche méthodologique en adéquation avec les conclusions de nos prédécesseurs, et avec la nature des collections étudiées, afin de questionner au mieux les manifestations de cette entité. Nous délaisserons alors la forme des outils pour s’intéresser à ce qui les constituent : leur structure. Cette considération des différents éléments composant les artefacts, couplée à une approche statistique via des méthodes tant descriptives qu’explicatives, permet de mettre en lumière des spécificités de production et des modalités de confection propres à ces industries, dessinant une trajectoire technique commune. En somme, ce travail invite à percevoir les outils phares du Moustérien autrement que comme une déclinaison de différents types, afin d’accéder au cœur de l’éclat retouché en identifiant et en exposant sa structuration.