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Aristote, Pline, Thomas de Cantimpré et Albert le Grand, entomologistes ? Identifier chenilles, papillons et vers à soie parmi les ‘vermes’

Authors
  • Draelants, Isabelle
Publication Date
Nov 01, 2023
Source
HAL-Descartes
Keywords
Language
French
License
Unknown
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Abstract

Dans le domaine de l’étude des insectes, le Moyen Âge est une terra incognita. La prépondérance supposée de l’héritage antique doit être pondérée et mesurée au regard des potentielles innovations médiévales. Pour poser les premiers jalons exploratoires, cet article compare la documentation entomologique d’Aristote, de Pline l’Ancien et d’Albert le Grand (m. 1280). La première partie décrit la nature et la quantité des informations respectives, éclaire la notion d’insecte chez chacun des auteurs, tandis que la seconde examine les notices relatives à la chenille, au papillon et au ver à soie. La perspective choisie part de ce qu’en retiennent le dominicain Albert le Grand et ses contemporains attentifs à la « nature des choses ». Albert le Grand a commenté la Zoologie d’Aristote dans son De animalibus mais n’a pas lu directement l’Historia naturalis de Pline, quoique la matière en ait perspiré à travers d’autres auteurs qu’il a exploités, comme Isidore de Séville (m. 636) et surtout Thomas de Cantimpré (m. 1270). A la fin de son De animalibus, son histoire des « annelés » (annulosa, traduction arabo-latine par Michel Scot c. 1210 pour rendre les entoma d’Aristote) est fortement marquée par le mode explicatif du Stagirite sur la génération des insectes et leur caractère imparfait (inachevé), mais sa lecture d’Avicenne (m. 1037) lui permet d’approfondir la question des milieux d’émergence (les matières en décomposition) et de la génération spontanée (chez l’abeille, les poux et les puces, entre autres) et de développer une théorie de la double génération chez les papillons, pour « sauver la nature » qui doit aller du semblable au semblable. Ces analyses permettent de mettre en évidence l’éclipse médiévale du terme insecta, l’utilisation d’un vocabulaire typiquement médiéval (annulosus, rugosus) et même l’apparition d’un certain nombre de néologismes (p. ex. le lanificus et la verviscella, les gusanes).

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