Approche génomique des maladies rénales indéterminées malgré biopsie rénale
- Authors
- Publication Date
- Oct 14, 2022
- Source
- HAL-Descartes
- Keywords
- Language
- French
- License
- Unknown
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Abstract
Introduction : les maladies rénales chroniques (MRC) d’origine indéterminée représentent près de 20% des insuffisances rénales chroniques (IRC) en France. L’accès aux techniques de séquençage à haut débit (Whole Exome Sequencing (WES)) a permis de montrer que les maladies rénales héréditaires représentent une part importante des néphropathies indéterminées.Méthode : nous avons réalisé une étude prospective entre Janvier 2019 et Décembre 2021. Nous avons inclus les patients avec une maladie rénale d’origine indéterminée malgré une biopsie rénale qui ont été adressés à une consultation de néphrogénomique à l’Hôpital de la Conception pour réaliser un WES en pratique courante. Résultats : 52 patients avec une maladie rénale indéterminée malgré biopsie rénale ont été inclus. L’âge médian était de 39,5 ans, un tiers des patients avaient une insuffisance rénale chronique terminale au moment de la biopsie rénale et 30 (58%) au moment de la réalisation du WES. La consanguinité était rapportée chez 8 patients (15%) et une histoire familiale de maladie rénale chez 27 patients (51%). Le rendement diagnostique de l’exome était de 40% (21/52 cas). Les pathologies glomérulaires étaient majoritaires (57%), en particulier les syndromes d’Alport : variants pathogènes de COL4A3 (4), COL4A4 (3), COL4A5 (1), TRPC6 (2), NPHS1(1), APOL1 (1). Venaient ensuite les maladies tubulo-interstitielles et kystiques (38%): UMOD (2), NPHP1 (2), PKHD1 (1), CNCL5 (1), TTC21B (1), TULP3 (1). Le principal facteur prédictif d’identifier un variant pathogène était l’antécédent familial de maladie rénale (p=0.02). Nous avons identifié 5 phénocopies. Conclusion : l’analyse génomique par exome a établi un diagnostic étiologique chez 40% des patients dont la néphropathie restait indéterminée malgré une biopsie rénale adéquate et souligne la sous-estimation des maladies rénales héréditaires. Ce nouvel outil diagnostique pourrait réduire l’errance diagnostique, clarifier les transmissions, permettre une prise en charge plus précoce des apparentés et modifier les thérapeutiques dans la prévention de la MRC et l’accès à la transplantation.