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Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques dans la leucémie aiguë myéloïde évolutive de l’adulte : analyse rétrospective de l’expérience grenobloise

Authors
  • Deschamps, Paul
Publication Date
Jun 28, 2019
Source
HAL-Descartes
Keywords
Language
French
License
Unknown
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Abstract

Introduction. Si l’obtention d’une rémission complète en première ligne de traitement des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) non promyélocytaires est un objectif atteint dans 50 à 70% des cas, la persistance d’une maladie évolutive réfractaire reste aujourd’hui un enjeu thérapeutique. Ces patients présentent un pronostic défavorable et l’approche allogénique semble la seule à ce jour à pouvoir prétendre avoir un effet curatif. Le travail réalisé vise à faire le bilan de dix années de pratique d’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques au CHU de Grenoble chez des patients présentant une LAM non contrôlée avec persistance d’une blastose au moment de la greffe. Matériel et Méthodes. L’étude a inclus les patients adultes allogreffés pour une LAM non contrôlée avec persistance d’une blastose médullaire > 5% à la greffe, greffés de 2007 à 2017 au CHU de Grenoble. L’objectif principal de l’étude est la survie sans progression. Les objectifs secondaires sont l’incidence cumulée de GVHD aigüe et chronique, de mortalité liée au traitement, de rechute, la survie sans rechute ni GVHD et la survie globale. Résultats. Notre étude rétrospective rapporte les cas de 56 patients allogreffés au CHU de Grenoble pour une LAM de novo ou secondaire, greffés en situation blastique entre 2007 et 2017. Les patients ont une médiane d’âge de 56 ans, présentent une blastose médullaire médiane de 13%, ont reçu un conditionnement myélo-ablatif chez 50%, et une approche séquentielle chez 29%. Avec un suivi médian de 54,1 mois, la survie sans progression médiane est de 98 jours, représentant 21,4% des patients à un an. L’âge supérieur à 60 ans et le recours aux donneurs identiques non apparentés sont les deux facteurs ayant un impact péjoratif la survie sans progression dans notre étude. La survie globale est de 25% à un an. 55% des patients ont présenté une maladie du greffon (GVHD) aigue dont 10,7% de grade III-IV. La GVHD chronique a touché 28,6%. 24% des patients ont été réfractaires et l’incidence cumulée de rechute à un an est de 62,7%, responsable du décès de 53% des patients. La mortalité non liée à la rechute est de 32% à un an. Discussion. Notre étude illustre les besoins d’amélioration de la prise en charge de ces patients à risque évolutif. Le recours au conditionnement séquentiel, la diminution précoce de l’immunosuppression et la prophylaxie de la rechute post allogreffe semblent être des éléments importants pour le contrôle de la pathologie. A partir de ce constat, une approche régionale d’harmonisation des pratiques de greffe chez les patients porteurs de LAM non contrôlée, a été mise au point à l’issue de cette étude.

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