Une série de tests doit être effectuée cette semaine pour vérifier le bon état de marche des instruments de l’atterrisseur qui se trouve à bord de la sonde Rosetta. Les ingénieurs et les chercheurs du projet seront alors en mesure de célébrer une seconde victoire. Ils ont eu l’occasion de fêter la première à l’occasion de son réveil le 20 janvier dernier, après une hibernation de plusieurs années dans l’espace intersidéral. Le CNES a invité deux experts qui travaillent sur le programme, Jean-Pierre Bibring de l’Institut d’Astrophysique spatiale et Philippe Gaudon du CNES à venir annoncer les résultats et discuter de la suite des opérations. Le rendez-vous est fixé le mardi 15 avril à 19h30 au Café du Pont Neuf.
This article also exists in English: Is Rosetta ready to reveal the comet's secrets?
Les comètes sont de petits objets du système solaire qui ne mesurent que 15 kilomètres environ. Leur densité est très faible et leur composition et structure sont encore mal connues.
(Crédits : ESA)
La sonde se trouve désormais à un peu plus de 650 millions de kilomètres de la Terre et à 3,5 millions de km de sa destination, la comète Churyumov-Gerasimenko. Après un périple à travers notre galaxie et à 7 mois de son atterrissage, il est l’heure pour les experts de vérifier si une décennie dans l’espace n’a pas détérioré le matériel. Même si toutes les précautions ont été prises par les ingénieurs, les instruments ne sont jamais à l’abri d’éventuels dysfonctionnements. Les conditions dans l’espace sont extrêmement hostiles avec des températures pouvant descendre très bas. Aux alentours de Jupiter, là où se trouve actuellement Rosetta, le thermomètre atteint -160°C.
Rosetta et Philae, son atterrisseur, ont embarqué à leurs bords 21 instruments au total. Ils auront pour objectif premier d’aider les chercheurs à percer les secrets de ces objets célestes encore très mystérieux. 8 des 11 instruments présents sur l’orbiteur et 4 des 10 instruments de l’atterrisseur ont bénéficié de l’expertise des laboratoires français. Parmi eux, l’instrument CONSERT devra sonder le noyau de la comète et en déterminer la structure grâce à la radiographie.
La sonde Rosetta est la première de l’histoire à tenter ce qu’on appelle dans le jargon des astronomes, un « rendez-vous » avec une comète. Elle ne se contentera pas de survoler l’amas de roches et de glaces comme ses prédécesseurs mais devrait le suivre pendant toute sa phase d’approche du Soleil. Sa mise en orbite autour de l’objet est prévue pour septembre, quelques semaines seulement avant que le rayonnement solaire ne fasse apparaitre l’atmosphère et les queues de poussières et d’eau caractéristiques des comètes.
Rosetta a profité de l’assistance gravitationnelle de Mars pour continuer son périple à la rencontre de la comète Churyumov-Gerasimenko. (Crédits : ESA)
« Le rendez-vous du CNES tombe vraiment en plein feu de l’action ! Les premiers résultats des tests viendront juste de tomber, » commente Philippe Gaudon. Si tout va bien, alors Rosetta pourrait bien permettre dans les mois qui viennent de donner aux chercheurs les clefs d’une meilleure compréhension de la formation du Système Solaire, mais pas seulement. Les mesures effectuées pourraient également renforcer la théorie selon laquelle les premières briques de la vie auraient été amenées sur notre planète par les comètes.
Pour les curieux parmi vous, et pour tout ceux qui aiment avoir les infos avant tout le monde, le CNES, le Bar des sciences et MyScienceWork vous invitent mardi 15 avril à 19h30 au Café du Pont Neuf.