Un rebond pour Philae et un grand pas pour l’homme. L’atterrissage sur la comète Churyumov-Gerasimenko a connu quelques déconvenues mais le robot embarqué à bord de Rosetta est arrivé à bon port. La cerise sur le gâteau d’une mission lancée il y a plus de 10 ans. Avant de s’endormir, l’atterrisseur a pu transmettre d’importantes données scientifiques récoltées pendant ses 64 heures d’éveil. Et ce n’est pas fini… Le CNES, en partenariat avec MyScienceWork, vous convie à un premier bilan de la mission du duo Rosetta – Philae avec deux experts de l’agence spatiale : Francis Rocard, responsable des programmes d'exploration du système solaire et Éric Jurado, responsable des opérations de navigation de Philae au CNES.
Rendez-vous le mardi 16 décembre à 19h30 au café du Pont-Neuf à Paris ou sur Twitter via #CNESTweetup.
Gros plan réalisé au sol par 2 des caméras de CIVA. Au premier plan, l’un des 3 pieds de Philae est reconnaissable, calé contre la paroi qui a sans doute arrêté la dérive de l'atterrisseur.
(Crédits : ESA/Rosetta/Philae/CIVA)
À 510 millions de kilomètres de la Terre, un engin fabriqué sur Terre il y a plus de 10 ans a atterri sur une comète d’à peine plus de 3 km de diamètre, en rotation constante et se déplaçant à la vitesse de 60 000 km/h ! En touchant le sol de la comète, c’est un peu comme si la mission Rosetta nous avait permis de toucher du doigt l’inconnu, d’accéder à ce qui, encore hier, était inaccessible.
En 1969, le monde entier était rivé devant sa télévision en noir et blanc pour regarder les premiers pas de l’homme sur la Lune. Le 12 novembre, c’est devant nos ordinateurs que nous étions tous penchés. « On n’avait pas vu un tel engouement depuis la mission Apollo. Le public s’est passionné pour la mission. Il faut dire qu’un scénario hollywoodien n’aurait pas mieux tenu les spectateurs en haleine », rapporte Francis Rocard.
Les experts aussi ont retenu leur souffle. Leur pronostic était plutôt pessimiste. « Une décennie de voyage dans l’espace et un lieu d’atterrissage aux conditions mystérieuses, cela fait beaucoup d’inconnus dans l’équation. Le dénouement est donc particulièrement heureux », fait remarquer Éric Jurado.
Un mal pour un bien
D’autant que les déboires de l’appareil, le rebond d’un kilomètre après impact notamment, s’avèrent être une véritable aubaine pour certains. « Le robot a été en contact avec trois sites différents et a pu prendre des photos de plusieurs endroits » explique le responsable des programmes d’exploration.
Reste désormais à le localiser précisément sur ‘Tchouri’. L’instrument CONSERT a d’ores et déjà effectué une triangulation qui semble indiquer que Philae se trouve dans l’hémisphère sud. « Ce serait une bonne nouvelle. L’ensoleillement dans cette zone va augmenter dans les mois qui viennent. Comme sur Terre, la comète est soumise à des saisons et pour l’instant, l’hémisphère sud est dans un période qui correspond à l’hiver ici. » précise le spécialiste des trajectoires, Éric Jurado.
Des conditions difficiles
Sauf que la température y avoisine les – 70°C en général et même -165°C à l’ombre du lander ! « Le risque d’endommagement des instruments est élevé dans ces conditions. Si un appareil vital est endommagé, Philae ne pourra alors plus se réveiller » continue-t-il. Heureusement, les instruments embarqués à bord de Rosetta et de Philae sont complémentaires. Si Philae ne peut plus prendre de mesures, ni même émettre, il reste énormément de choses que Rosetta peut faire.
Découvrir la composition de la matière solide de la comète, l’objectif principal de la mission, sera toujours possible. L’instrument de forage à bord du robot pourrait faciliter les choses mais d’autres instruments en sont capables depuis la sonde.
Quelles sont les prochaines étapes clefs de la mission ? A quelles découvertes peut-on s’attendre ? Que va-t-il se passer à mesure que la comète s’approche du Soleil et que sa surface se transforme en véritable champ de jets gazeux ? Pour les réponses à ces questions et à toutes celles que vous vous posez, nous vous invitons à nous rejoindre le mardi 16 décembre à 19h30 au Café du Pont-Neuf ou à poser vos questions directement sur Twitter via #CNESTweetup.