Profiter des vacances pour être en bonne santé

En août, c’est encore les vacances, il reste une foule de choses à faire et à vivre, anticiper son voyage, se créer des souvenirs intarissables. De nombreuses études tentent de comprendre les avantages et les bienfaits des vacances.




Le travail est une activité exténuante. Bien sûr, nous ne sommes pas tous à égalité, certaines personnes ont un travail plus difficile que d’autres, et d'autres encore aiment ce qu’ils font. Mais quoi qu’il arrive, le travail est une énorme charge mentale, et si l’on n’y fait pas attention, il peut être la source d’une altération des fonctions cognitives, des troubles émotionnels, d’accidents, ou encore de maladies. Des études de Pereira et ses collègues ont montré un lien positif entre le fait de ne pas prendre de vacances annuelles et une morbidité et une mortalité plus élevées. Une bonne nouvelle dans tout cela, c’est un bon argument pour prendre des vacances ! 

 

 

Vacances et santé

Voyage en pays étranger, dans des immenses villes qui font rêver, dans des paysages sauvages, ou encore pas loin de chez nous, les voyages sont un excellent moyen d’arrêter de penser aux problèmes du quotidien. Une étude de Gao et ses collègues démontre que les vacanciers sont heureux avant même de partir en voyage, rien qu’en imaginant ce dernier, mais que ce bonheur est faible et de courte durée. Les auteurs se concentrent surtout sur la création de moments uniques. Mais qu’est-ce qu’un moment unique selon eux ?

 

Parfois, devant une œuvre, une peinture rupestre, un paysage, un moment incroyable, il arrive que l’on ressente un effet étrange, qu’on entre comme dans un état de transe. Si vous connaissez ce sentiment, c’est que vous avez déjà été “victime” de l’effet Stendhal. Les auteurs Lohmann et De Bloom appellent ça les moments de bonheur soudain, des émotions positives de courte durée, dans leur article "happiness in a tourism context”. Si toutefois vous ne voyez pas à quoi cet article fait référence avec ces instants magique, ce n’est pas étonnant, car seulement 44% des touristes connaissent un moment d’extase au cours d’un voyage, moment qui dépend de l’âge de la personne, du fait de voyager à plusieurs ou pas, mais aussi de la destination du voyage : au plus l’aventure est unique et exotique, au plus les moments intenses ont de chances de se déclarer. Quand, où, dans quelles circonstances, vous ne pourrez pas le prédire, car chaque moment est différent pour chaque personne. Mais après tout, c’est ça qui le rend unique. Néanmoins avis aux personnes qui ne sont pas parties loin ou pas parties du tout, pas de panique : ce n’est pas le voyage qui crée le moment de bonheur intense, c’est juste à ce moment où on peut en avoir le plus.

 

La science nous offre généreusement un conseil pour réussir ses vacances : faites du sport ! C’est un bon moyen de réussir à lâcher prise, surtout si l’activité physique que l’on pratique pendant les vacances est différente du quotidien. En bref, brisons nos habitudes !



Caractère et bonheur de vacances

Le temps de voyage, la destination, les personnes avec qui l’on est vont forcément influencer nos vacances. Mais notre caractère a aussi un rôle à jouer ! Êtes-vous sanguin, impatient, perfectionniste ? Réfléchissez-vous vite, êtes-vous stressé par les activités relaxantes ? Alors désolée pour vous, vous avez un caractère de type A selon une étude de 2013 de Smith et Bryant. Cela veut dire qu’en plus d’être plus vulnérables face aux maladies cardiaques, vous êtes une nature qui a sans arrêt besoin d’accomplir de plus en plus de choses, de participer à beaucoup d’événements, bref vous n’aimez pas beaucoup prendre le temps de vous poser pour vivre le moment présent et savourer pleinement les expériences positives. Alors pendant les vacances, les personnalités de type A sont moins susceptibles de stocker des souvenirs heureux. Plus encore, dans la vie quotidienne, les personnes de type A ont plus de détresse pendant les périodes d’inactivité que des personnes qui ont un rythme plus lent et détendu au quotidien, et elles passent moins de temps à s’adonner à des activités de loisirs. Enfin, là où les personnes plus calmes prennent leur temps et savourent la fin de leurs vacances, les types A ont au contraire du mal à profiter en réalisant la fatalité du temps qui passe. Alors arrêtez de vouloir sans arrêt progresser et aller de l’avant, et profitez du moment !



En résumé 

L’augmentation du bonheur, la découverte de nouvelles cultures et la réduction du stress qui accompagnent les vacances permettent de se montrer plus créatif par la suite, car les émotions positives encouragent les gens à explorer, apprendre et jouer. Au nom de la créativité, faites du sport, ralentissez, et prenez le temps de vivre l’instant présent. Attention cependant, le chercheur Harting et ses collègues montrent que les effets observés pendant les vacances semblent s'estomper dans les deux à quatre semaines qui suivent. Une raison de plus de prévoir rapidement les prochaines !





Références :   

 

Bryant, Fred B., and Joseph Veroff. Savoring: A new model of positive experience. Psychology Press, 2017.

De Bloom, Jessica, et al. "Vacation from work: A ‘ticket to creativity’?: The effects of recreational travel on cognitive flexibility and originality." Tourism Management 44 (2014): 164-171.

Gao, Jie, et al. "Changes in tourists’ perception of well-being based on their use of emotion regulation strategies during vacation." Journal of Travel & Tourism Marketing 35.5 (2018): 567-582.


Hartig, Terry, et al. "
Vacation, collective restoration, and mental health in a population." Society and Mental Health 3.3 (2013): 221-236.

Lohmann, Martin, and Jessica de Bloom. "Happiness in a tourism context." དཔལ་ འ. ག་ ཞིབ་ འ+ ག་, ེ་ བ། (2018): 148.

Pereira, Diana, Lionel Iseli, and Achim Elfering. "Health improvement and recovery experiences during vacation of school teachers: The benefit of physical activity." Occupational Health Science 1.1 (2017): 89-103.

Smith, Jennifer L., and Fred B. Bryant. "Are we having fun yet? Savoring, Type A behavior, and vacation enjoyment." International Journal of Wellbeing 3.1 (2013).