Pourquoi faut-il protéger les jeunes du soleil ?

Revue d'articles open access disponibles sur MyScienceWork

Saviez-vous que jusqu'à 80% de l'exposition aux rayons du soleil advient avant l'âge de 18 ans ? On vous avait dit qu'un Australien sur deux développe un cancer de la peau, que les ados suisses préfèrent bronzer que se protéger du soleil, ou que les jeunes Saoudiens souffrent de carence en vitamine D ? On découvre toujours des trucs très intéressants en fouillant dans les articles Open Access disponibles sur MSW. Au sujet du bronzage de plage, la pêche a été plutôt bonne.

Saviez-vous que jusqu'à 80% de l'exposition aux rayons du soleil advient avant l'âge de 18 ans ? On vous avait dit qu'un Australien sur deux développe un cancer de la peau, que les ados suisses préfèrent bronzer que se protéger du soleil, ou que les jeunes Saoudiens souffrent de carence en vitamine D ? On découvre toujours des trucs très intéressants en fouillant dans les articles Open Access disponibles sur MSW. Au sujet du bronzage de plage, la pêche a été plutôt bonne.

This article also exists in English:  Why do we need to protect kids from the sun?

Marina Beach, Inde

 

Voici quelques infos utiles tirées de trois articles scientifiques publiés en accès libre et disponibles sur MyScienceWork. Celles-ci vous sont servies sur un plateau après une exploration intense que j’ai pu effectuer sans quitter mon bureau.

 

« Acute skin Sun Damage in children and its consequences in adults », Nives Pustisek et al., Department of Reproductive Health, Children’s Hospital Zagreb, Medical School, University of Zagreb, Zagreb, Croatia.

 

L'exposition aux rayons du soleil augmente le risque de développer un cancer de la peau. Ça vous le saviez peut-être déjà. Ce qu'on sait moins, c'est que plus on est jeune, plus on est exposé à ces rayons :

« Les effets négatifs du rayonnement solaire s'accumulent tout au long de la vie ; cependant, 50 à 80% de l'exposition totale aux rayons du soleil advient avant l'âge de 18 ans. »

Chez l’enfant, les mécanismes de défense naturelle qui protègent la peau ne sont pas entièrement développés, celle-ci est donc plus sensible aux UV. Ainsi, le temps que vous avez passé enfant à gambader dehors ou adolescent à dorer sur une plage vont avoir des conséquences sur les risques de santé à l'âge adulte.

« Les études épidémiologiques montrent une incidence accrue du mélanome malin chez les personnes qui ont connu un passif de coups de soleil durant l'enfance et l'adolescence. »

Pourtant, les cancers de la peau sont en général faciles à prévenir :

« La sensibilisation aux effets néfastes du soleil et à une protection correcte dès le plus jeune âge pourrait prévenir 4 cas sur 5 de cancers de la peau. »

Parents, enfants, vous êtes prévenus : investir sur l’avenir, c’est d’abord porter bob et chemise à la plage.

 

Pourquoi les ados sont-ils particulièrement touchés ?

« Young People and Sun Safety: The Role of Attitudes, Norms and Control Factors », Robinson, Natalie G. et al., Promotion Journal of Australia, 2008.

 

Prenons l’exemple de l’Australie. Les rayons UV sont un sérieux problème pour les locaux, notamment à cause du gros trou dans la couche d'ozone au-dessus du contient austral :

« Le cancer de la peau est le cancer le plus répandu en Australie. Pour les Australiens, cela se traduit par approximativement 380.000 cas de cancer de la peau par an, avec au moins un Australien sur deux diagnostiqué. »

 

Les jeunes Australiens sont pourtant informés de ce danger, à coup de vidéos culpabilisantes par exemple, mais ne se protègent pas tous : 1) parce qu'ils sont fainéants 2) parce que leurs potes ou leurs familles ne les y incitent pas tous les matins :

« Les résultats suggèrent de considérer l'encouragement des amis et de la famille ainsi que les freins que constituent l'oubli et la paresse pour comprendre la façon dont les jeunes décident de se protéger du soleil. »

 

« Sun protective behaviour of primary and secondary school students in North-Western Switzerland », Daphne Reinau et al., Swiss Medical Weekly, 2012.

 

Ce phénomène n’est pas limité aux surfeurs à longue crinière. En Suisse aussi, la puberté semble agir sur la faculté à se protéger du soleil.  :

« Bien que les élèves les plus âgés aient obtenu de meilleurs scores au niveau des connaissances, ils se protègent moins du soleil comparés aux participants les plus jeunes. »

 

Pourquoi ? Pourquoi ne pas chercher l’ombre ou mettre un bob, comme tout le monde ?-Notamment parce que ces ados veulent bronzer :

« 25,7% des 11-14 ans et 38,4% des 14-17 ans ont affirmé qu'un bon bronzage valait bien quelques coups de soleil »

 

Pourquoi faut-il quand même mettre les enfants dehors de temps en temps ?

« Effect of physical activity and sun exposure on vitamin D status of Saudi children and adolescents », Al-Othman et al. BMC Pediatrics 201212:92

 

Revenons à des terres plus arides. En Arabie Saoudite, il fait chaud et le soleil tape fort. La situation n’est pas nouvelle, les Saoudiens sont au courant et prennent donc les mesures qui s’imposent.

« Les Saoudiens ont l'habitude de restreindre le temps passé en extérieur pendant la journée. L'été, par exemple, les parents n'autorisent pas leurs enfants à participer à des activités extérieures pendant la journée.

 

Mais attention à l’excès inverse : l'exposition à une dose modérée de certains rayons UV est nécessaire à la production de vitamine D, qui est également utile pour prévenir certains cancers.

« Les conclusions importantes de cette étude révèlent que les cas de carence en vitamine D chez l'enfant et l'adolescent sont très communs en Arabie Saoudite […] et sont associés à un manque d'activité physique ainsi que d'exposition au soleil. »



Conclusion :

- Avant dix-huit ans, la peau est très sensible au rayons UV.

- Les adolescents ont un poil dans la main.

- Rester cloîtré chez soi n’est pas une bonne idée, non plus.