Le dernier Mardi de l’espace du CNES nous a proposé un voyage de 12 000 km depuis Paris jusqu’au cœur des îles indonésiennes. Pour l’occasion, Olivier Germain, ingénieur chez CLS, une filiale du CNES, nous a présenté les méthodes de surveillance des espaces maritimes par satellite développées par le CNES. La pêche illégale, la pollution, les poissons : tout est sous l’œil des satellites !
Ce soir on parle Piraterie, pêche et environnement en Indonésie #CNEStweetup @fthouvenin @KNayraguet @CentreSpatial_X pic.twitter.com/BBZgxCxs6x
— CNES (@CNES_France) March 18, 2014
L’Indonésie lance sa révolution bleue ! Elle entend bien devenir le premier producteur mondial de produits de la mer d’ici quelques années tout en préservant son écosystème marin. En effet, forte de ses 3 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive et de sa riche biodiversité marine, l’économie indonésienne repose largement sur l’espace maritime du pays. Pour le bon déroulement de cette révolution, l’archipel indonésien peut compter sur l’aide du CLS (Collecte Localisation satellites), filiale du CNES.
L’Indonésie lance sa révolution bleue en faisant appel à la technologie spatiale. #CNESTweetUp cc @CNES_France
— Nadège Joly (@NadegeJoly) March 18, 2014
L’Indonésie veut devenir le premier cultivateur de crevettes au monde devant la Thaïlande #CNESTweetup
— MyScienceWork (@MyScienceWork) March 18, 2014
Avec plus de 17 000 îles, l’archipel indonésien s’étend sur une très vaste zone maritime qu’il convient de protéger et de surveiller. La surveillance par satellite est une solution idéale pour l’Indonésie car elle permet d’observer un espace important qui n’est pas forcément couvert par les réseaux. Des balises installées sur les bateaux de pêche permettent de les suivre par satellite et ainsi de contrôler les situations de pêche illégale. Ce dispositif repose sur un système radiofréquence qui émet un signal sous forme d’onde électromagnétique. Développés par le CNES, les satellites de la mission Argos remplissent cette mission à merveille.
Constellation ARGOS née en 1978 (#CNES, #NOAA et #NASA) but: localise et collecter les données. #CNESTweetup pic.twitter.com/dgvCVKzc3q
— Mathéo ∞ (@Matheo29) March 18, 2014
Malheureusement, tous les navires ne sont pas coopératifs et poursuivent leur activité de pêche illégale sans être équipés de balises. Pour maximiser leurs profits, ces pirates affrètent des embarcations à bas coût. Pour de tels bateaux, des satellites imageurs utilisant une technologie radar ont été mis au point. L’intérêt de cette technologie est qu’elle permet d’observer les navires quelles que soient les conditions météorologiques ou la luminosité.
La capacité des satellites radar à repérer les navires dépend cependant de la taille et du matériau de fabrication de ceux-ci, ainsi que du mode d’imagerie utilisée. Le bois réfléchit par exemple moins l’onde radar que le métal. Il est donc difficile de détecter les bateaux en bois, a fortiori s’ils font moins de 10 mètres comme c’est parfois le cas pour les barques d’immigrés.
Satellites radar imageurs (SAR) Vision nuit & jour, à travers les nuages #CNESTweetup pic.twitter.com/d5UqAaBb4T
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Ces satellites permettent également de lutter contre les pollutions maritimes. En effet, de nombreux navires effectuent des dégazages illégaux, créant ainsi des nappes d’hydrocarbures dans la mer. Si les marées noires marquent les esprits du grand public, cette pratique quotidienne pollue bien davantage. Les satellites permettent d’identifier ces dégazages grâce à l’onde radar. En effet, plus la mer est rugueuse, plus la réflexion de l’onde radar est intense. Par rugueuse, les chercheurs désignent une eau … présentant des aspérités de quelques centimètres. Or, lorsque l’eau est recouverte d’une nappe d’huile, sa surface est plus plane, et le retour de l’onde satellite est plus faible que pour le reste de la mer.
L'imagerie radar permet aussi de détecter l'étendue des nappes d'hydrocarbure suite à un naufrage #CNESTweetup
— Sébastien Carassou (@FlashCordon) March 18, 2014
Biodiversité
L’archipel abrite de nombreuses zones de mangroves. Ce type de végétation joue un rôle clé dans les écosystèmes, il s’agit notamment de lieux importants pour la reproduction des crevettes. Mais l’Indonésie a un autre atout de taille : le thon ! Mensurations : jusqu’à 4 mètres de long pour 700 kilos !
Grâce aux observations satellites, il est possible d’avoir une idée quantitative et qualitative de l’état de la faune et de la flore de l’archipel. Cela permet de pratiquer une pêche raisonnée et ainsi de gérer durablement toutes ces ressources marines. L’observation par satellite permet aussi d’observer le corail, qui est une partie essentielle de l’écosystème de nombreuses espèces.
Pour les barrières de corail, on peut évaluer l’état des dégâts (30% du corail mondial en Indonésie) #CNESTweetup
— MyScienceWork (@MyScienceWork) March 18, 2014
Avec des images dans l'optique, on peut détecter le blanchiment du corail par exemple, signe d'un corail malade #CNESTweetup
— Sébastien Carassou (@FlashCordon) March 18, 2014
Grâce au réseau de satellites Argos, chaque point de l’Indonésie est survolé par un radar tous les cinq jours. Les 4 000 kilomètres que compte l’archipel d’est en ouest sont observés plusieurs fois par jour. Les pirates n’ont qu’à bien se tenir, Argos les surveille !
Pour en savoir plus : Voir le Storify de la soirée.
Le prochain « Mardi de l’espace » aura lieu la semaine prochaine. La sonde Rosetta sera à l’honneur.
Fin de ce #CNEStweetup ! Rendez-vous le 15 avril pour parler de @ESA_Rosetta avec Philippe Gaudon et Jean-Pierre Bibring !
— CNES (@CNES_France) March 18, 2014