Surveiller et traquer les navires de pêche illégaux. Cette mission a été confiée depuis plus de 10 ans à CLS, une filiale du CNES qui assiste les gouvernements du monde entier dans la gestion de leurs espaces maritimes. A l’aide de données satellites, cette PME toulousaine suit et régule l’activité de milliers de navires en Indonésie. Lors du prochain Mardi de l’espace, Olivier Germain, le chef du projet INDESO, qui prévoit de doter l’Indonésie d’un centre d’Océanographie Spatiale, viendra discuter de l’importance du suivi et de la réglementation de la pêche et de la pollution dans le plus grand archipel du monde.
Exemple d’image satellite radar illustrant la détection d’une pollution
hydrocarbure causée par le dégazage volontaire (et illégal) d’un navire.
Avec les 17 000 îles de son archipel, l’Indonésie est le 6ème espace maritime mondial. Plus de 6,5 millions de gens utilisent l’eau pour gagner leur vie. L’exploitation de son environnement maritime a donc une part majeure dans l’économie de ce pays. Malheureusement, 30 millions d’Indonésiens souffrent de malnutrition. Il en devient crucial d’améliorer la sécurité alimentaire du pays. La gestion durable et surveillance minutieuse de ce réseau aquatique immense sont devenus une priorité pour les autorités. Mais comment inspecter chaque recoin de ce labyrinthe gigantesque de manière efficace ?
Les autorités indonésiennes auront bientôt recours aux satellites pour gérer leur espace. Créé par le CNES en 1986, CLS (Collecte Localisation Satellites) leur fournira les moyens d’exploiter les données satellitaires environnementales de l’archipel. Leader mondial dans la collecte d’informations relatives à l’environnement, à la localisation, à la surveillance et à l’observation des océans par satellite, CLS inaugurera un nouveau centre d’océanographie spatiale en Indonésie d’ici la fin de l’année pour gérer de manière durable les ressources marines locales.
En utilisant les données issues de ce centre, combinées à celles transmises par les balises Argos qui équipent environ 3 000 navires industriels du pays, les autorités pourront suivre leurs activités et faire en sorte qu’ils adoptent une pêche durable et raisonnée. L’utilisation de satellites radars imageurs, qui fonctionnent de jour comme de nuit quel que soit le couvert nuageux, permettra notamment de balayer 24h/24, 7j/7 de grandes étendues pour traquer les navires se livrant à des activités de pêche illégale ou des dégazages hydrocarbures.
« Ce dispositif a déjà fait ses preuves au niveau de la surveillance de la pêche illégale et de l’environnement, » explique le Dr Vincent Kerbaol, directeur des applications radars de CLS. « Son efficacité est réelle après 10 ans de fonctionnement opérationnel. Les scientifiques, les pêcheurs et les garde-côtes conviennent tous de son efficacité en terme de stock de poisson et de la diminution de la pollution. L’application de ce type de service a un impact positif. »
CLS aide donc les pays à mieux contrôler leur espace maritime et compte étendre ses services dans les années à venir à d’autres pays en Asie. Quelles sortes d’informations maritimes peut-on récupérer depuis l’espace ? Comment utiliser ces informations spatiales ? Quels sont les objectifs de l’Indonésie et d’autres pays qui se tournent vers l’espace pour gérer leurs eaux? Pour discuter de ces questions, le CNES, CLS, MyScienceWork et le Bar des sciences vous invitent à venir participer à la soirée du prochain Mardi de l’Espace, le 18 mars, au Café du Pont Neuf à 19h30. Vous pouvez également suivre l’évènement sur Twitter via le hashtag #CNESTweetup.