Clubs sélects aux connexions numériques
Les réseaux les plus influents ( à la Une)
Par Géraldine Meignan
EBG, Silicon Sentier, LeWeb ou La Cantine réunissent invités prestigieux et décideurs du secteur high-tech. Avec une efficacité démultipliée par la puissance des réseaux sociaux.
Ce mardi 18 janvier, dans l'un des salons privés du Grand Hôtel InterContinental, à Paris, Pierre Reboul accueille les patrons des 500 sociétés qui forment l'Electronic Business Group (EBG 500) pour un dîner qui n'a rien d'une soirée feutrée du Siècle ou de l'Interallié. Peu d'énarques, de polytechniciens ou d'anciens inspecteurs des finances, la Légion d'honneur bien en vue à la boutonnière, mais une génération d'entrepreneurs décomplexés : look casual, iPad sous le bras. Dans une mise en scène désormais bien rodée, Pierre Reboul, son fondateur, anime les débats entre la salle et une brochette d'invités prestigieux qu'un gong anti-bullshit interrompt chaque fois que l'un d'entre eux s'essaie à la langue de bois.
Un mélange de patrons, de geeks et de cadres
La suite ? Un dîner placé sous les règles du speed-networking: à chaque plat, les convives sont priés de changer de table. Eminents patrons du CAC 40, cadres du secteur high-tech, investisseurs et geeks empreints d'une contre-culture venue de Californie partagent leurs expériences et échangent leurs cartes de visite. "Un membre va potentiellement croiser au minimum une trentaine de personnes dans la soirée", explique le directeur général de l'EBG, Benjamin Glaesener. Elle est loin, l'époque où Bill Gates, Michael Dell ou Luca di Montezemolo enflammaient la scène de l'EBG. Mais le club et ses 12 000 membres conservent leur aura. "Sur les 18 membres du Conseil national du numérique, 14 sont des adhérents actifs de l'EBG", souligne Pierre Reboul, qui oeuvre depuis San Francisco à l'internationalisation de l'EBG et au développement d'un nouveau réseau, Agrion, réunissant les gens qui comptent dans l'énergie et le développement durable.
Un rendez-vous de milliers de capital-risqueurs
Le carnet de bal de Silicon Sentier est moins prestigieux que celui de l'EBG, mais l'association a plus vocation à aider de jeunes créateurs d'entreprises dédiées aux nouvelles technologies. Elle est à l'origine de Camping, un accélérateur de start-up hébergé au palais Brongniart, lancé en grande pompe l'hiver dernier. Fin juin, c'est la fin de la première promotion. Les "campeurs" décampent, mais pourront toujours se retrouver à La Cantine, passage des Panoramas, lieu de rencontres et d'échanges dédiés aux nouvelles technologies. Quant au blogueur Loïc Le Meur, il mise sur la rareté. Une fois l'an, il réunit plusieurs milliers d'entrepreneurs, de capital-risqueurs et d'investisseurs lors d'une grand-messe organisée à Paris et baptisée LeWeb.
Un événement monté de toutes pièces et orchestré grâce à la magie des réseaux sociaux. Car que seraient ces lieux de pouvoir sans la puissante mécanique des Facebook, LinkedIn, Viadeo, Xing et autres réseaux dématérialisés ? Chaque semaine, plus de 1 million d'utilisateurs rejoignent LinkedIn, et le français Viadeo est désormais présent sur tous les continents. Ils commencent même à faire des petits, à l'image de MyScienceWork, destiné aux chercheurs et aux ingénieurs, qui s'apprête à voir le jour.
Cette génération de Web natives a appris à utiliser les réseaux virtuels pour fidéliser ses contacts, pour valoriser ses compétences, voire pour générer du business. Ses membres en maîtrisent toutes les ficelles, postent des messages, communiquent sur des événements, multiplient les recommandations et s'inscrivent dans des groupes de discussion (hub). Pour faire le lien, Viadeo a même décidé d'organiser des soirées de networking. Baptisées "Viadeo tours", elles n'ont cette fois rien de virtuel.
En savoir plus:
1) Le magazine L'Expansion, le mensuel de l'économie N°764-Juin 1011 p40-41