Curiosity est un robot qui porte bien son nom. Depuis le 6 août 2012, il rythme l’actualité scientifique à coup de clichés martiens d’une incroyable qualité. Dernièrement il a commencé ses premières analyses de roche. Mardi 2 avril, au café du Pont-Neuf (Paris) organisé par le CNES, trois experts impliqués dans cette exploration martienne feront un point sur l'avancée de cette mission de l'inconnu.
Cet article existe aussi en anglais (« Mars Unveiled by Curiosity »). Il a été traduit du français vers l'anglais par Timothée Froelich.
Curiosity est un robot astromobile, lancé en novembre 2011 dans le cadre de la mission Mars Science Laboratory (MSL). «Cette mission est une étape intermédiaire entre la recherche de l’eau sur mars et la recherche de la vie » explique Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire au CNES.
Depuis le début du mois, le rover a débuté l’analyse des roches martiennes grâce à ses deux instruments en grande partie développés en France : ChemCam* et SAM**. « ChemCam permet de rapidement analyser les roches d’une zone nouvelle, » explique Eric Lorigny, responsable du centre d’opérations des instruments français de Mars Science Laboratory (FIMOC). « Il nous permet de cibler les roches les plus intéressantes. Elles seront alors prélevées et analysées par SAM. » L’objectif de cette étape de l’étude de Mars est double. « Nous cherchons à identifier des molécules organiques qui auraient permis, il y a très longtemps, l’apparition de la vie » expose Francis Rocard. Une mission non des moindres qui est complétée par « l’étude géologique de la Planète Rouge, de son évolution et de pistes pour comprendre comment elle a perdu son atmosphère, » indique Eric Lorigny. « La planète Mars est la jumelle de la Terre. Elles sont apparues en même temps, ont une taille similaire et ont suivi un développement quasiment identique. Elle nous révèle comment était la Terre lorsqu’elle était plus jeune ». Patrice Coll, responsable de l’équipe LISA, résume la mission de Curiosity à ces quelques mots « étudier l’habitabilité passée, présente et future de Mars ».
Le site « John Klein » est le premier lieu d'échantillonage sélectionné pour le rover Cusiosity.
Les analyses de Curiosity révèlent-elles un environnement qui fut propice à l’apparition de la vie ? Quels composés a-t-on trouvé dans la roche que l‘on nomme John Klein, du nom d’un chercheur de la mission récemment décédé ? Qu’est-il arrivé à l’atmosphère martienne ? Dévoile-t-elle un risque pour notre propre atmosphère ? Où Curiosity nous emmène-t-il ? « Avant la fin de l’année, nous atteindrons la zone de Mars la plus prometteuse, » conclut Francis Rocard sur une note excitante.
D'ici là, ces trois experts dévoileront mardi prochain les premiers résultats obtenus et les espoirs portés sur les roches au pied du Mont Sharp, parmi les argiles et les roches sédimentaires. Rendez-vous le 2 avril, au Café du Pont-Neuf, à 19h30 ou sur Twitter grâce au hashtag #CNESTweetup.
* ChemCam pour « Chemical Camera » : caméra chimique
** SAM pour « Sample Analysis at Mars » : analyse d'échantillon sur Mars
Crédits images : NASA/JPL-Caltech/MSSS