La probabilité qu’un astéroïde de taille importante entre en collision avec la Terre dans les siècles à venir est extrêmement faible. Néanmoins, le risque existe et les conséquences éventuelles d’un tel cataclysme seraient considérables voire catastrophiques. Pour répondre à cette menace, plusieurs méthodes sont envisagées, à la fois par les scientifiques et par la communauté internationale des agences spatiales.
Le CNES vous invite à rencontrer deux de ses experts pour savoir comment ce scénario catastrophe est appréhendé sur le plan technique comme sur le plan politique. Rendez-vous lors du prochain Mardi de l’espace, le 16 juin.
Les dégâts causés par l’astéroïde de Tcheliabinsk en Russie en 2013, dont la taille ne dépassait pas une vingtaine de mètres de diamètre, laissent présager ce qu’un objet de plusieurs centaines de mètres pourrait infliger à notre planète. Si par malheur, l’un d’eux venait à croiser notre route, serions-nous capables d’empêcher une collision ?
Oui. Théoriquement, la chose est réalisable. « La difficulté majeure réside à prévoir l’impact suffisamment en avance pour avoir le temps de réagir » précise Jean-Yves Prado, membre du groupe de travail des Nations Unies sur les astéroïdes géocroiseurs « Nous aurions besoin de 10 ans au moins pour envisager une manœuvre d’évitement. En dessous, seule une méthode de destruction, éventuellement à l’arme nucléaire serait possible ». On est loin des quelques mois dont disposent les héros hollywoodiens pour sauver la planète… Les méthodes, en revanche, ont un parfum de déjà vu.
Les films catastrophes comme Armageddon ou Deep Impact, s’inspirent généralement directement du travail des scientifiques, mettant souvent en avant la méthode la plus en vogue du moment dans la communauté scientifique. « Ces derniers temps, c’est la méthode d’impact qui a le vent en poupe » nous apprend Jean-Yves Prado. « Le procédé consiste à lancer un vaisseau pour percuter l’astéroïde, dans le but de retarder ou d’accélérer sa course. On évite ainsi que les deux corps se retrouvent au même endroit, au même moment ».
Comment le monde réagirait-il ?
Dans le cas d’un astéroïde d’une taille supérieure au kilomètre, l’ensemble de la planète serait affecté par le désastre. La communauté internationale serait donc concernée dans sa totalité.
Les enjeux et les difficultés politiques et éthiques concernent surtout les objets de plus petite taille, moins dangereux mais dont les impacts sont statistiquement plus probables. Par exemple, que se passerait-il si seule une région ou un pays de la planète était menacé ? Qui serait en charge de préparer une mission ? Qui payerait l’addition ? « On est en droit de se demander comment la communauté internationale réagirait en cas de menace sur la Corée du Nord » donne pour exemple Jacques Arnould, chargé de mission pour les questions éthiques. « D’une certaine manière, les enjeux sont analogues à ceux liés au changement climatique : dans quelle mesure prenons-nous collectivement conscience du danger qui nous menace ? Sommes-nous prêts à y répondre collectivement, même si, selon la taille du NEO (Near Earth Object, NDLR), la zone menacée peut être de taille variable ? Comment soutenir une action qui s’étend nécessairement (sauf détection tardive) sur une longue période ? ».
De la découverte d’Apophis, l’astéroïde qui nous frôlera en avril 2029, à la mise en place d’un groupe de reflexion au sein de l’ONU, spécialement dédié à l’éventualité d’une collision avec un géocroiseur : découvrez les coulisses de la surveillance et de la sécurité spatiale. Rendez-vous le 16 juin à 19h30 au café du Pont-Neuf à Paris ou sur Twitter via le #CNESTweetup.