Cet article a été initialement publié sur le site science.lu
Le libre accès, ou Open Access : le mouvement de ceux qui veulent ouvrir l’accès aux publications scientifiques pour permettre la diffusion des connaissances
La recherche scientifique consiste à mettre en commun les savoirs et à co-créer de nouvelles connaissances et technologies. L’accès libre, ou Open Access, est un mouvement de chercheurs, bibliothécaires, étudiants et passionnés de sciences qui souhaitent que tout le monde puisse accéder aux résultats de recherche gratuitement et immédiatement.
La monétisation de la science : un commerce très profitable
Malgré la révolution d’Internet et les outils de partage instantané et sans frontière, les universités payent toujours chaque année des sommes exorbitantes aux revues scientifiques, comme Nature ou Science, pour que leurs chercheurs puissent consulter les articles de recherche.
Historiquement, le partage des connaissances s’est fait tout d’abord par échanges épistolaires entre les scientifiques, puis par la publication des écrits des chercheurs dans des revues spécialisées gérées par des éditeurs professionnels. Mais les abonnements à ces revues coûtent de plus en plus cher au monde de la recherche qui paye en réalité trois fois : pour rémunérer les chercheurs qui produisent les résultats, ces mêmes chercheurs qui évaluent les résultats des autres, et pour accéder à leur propres publications. Ces coûts sont parfois difficiles à supporter financièrement pour les institutions.
(Credit: Justin Cormack / Wikimedia Commons)
Le libre accès fait tomber les barrières pour accélérer la science
La recherche consiste à construire de nouvelles connaissances en se basant sur la lecture des articles de travaux précédents. Ceux-là constituent un bien commun qui résulte de travaux en grande partie financée par les fonds publics. Mais lorsque les bibliothèques universitaires se doivent se désabonner, les chercheurs et surtout les étudiants n’ont alors plus accès aux dernières découvertes.
Ingénieurs, chercheurs non-rattachés à une université, médecins, étudiants et chercheurs des régions en développement… la liste est longue de ceux qui ne peuvent pas facilement lire les résultats de la recherche, faute de ne pouvoir payer.
Un système plus égalitaire, transparent et économe
L’Open Access veut imposer aux éditeurs scientifiques de ne plus faire payer les lecteurs et de baisser les prix des abonnements : alors que de nombreux gouvernements réduisent leurs budgets, notamment de recherche, l’heure n’est en effet pas au gaspillage des fonds publics.
Le libre accès permet surtout de libérer le potentiel de création et d’innovation de nos sociétés. Grâce au libre accès, les étudiants ou chercheurs qui ne dépendent pas d’une institution qui peut payer les abonnements peuvent alors consulter les recherches récentes et en profiter pour construire leurs propres travaux et continuer le travail entamé par d’autres chercheurs.
Si les éditeurs ont longtemps profité des fruits de la recherche en ralentissant sa diffusion par des processus de publication allant parfois jusqu’à un ou deux ans, il semblerait que la roue soit en train de tourner vers un système plus ouvert pour le bénéfice de tous.