Les SATT ont pour objectif d’améliorer le processus de maturation des découvertes des laboratoires français. Elles ont fait l’objet d’un financement de 900 M€ dans le cadre des Programmes d’Investissement d’Avenir. Un investissement conséquent qui doit assurer une continuité et une centralisation du processus de valorisation et de transfert ainsi qu’un levier d’innovation et de compétitivité pour mener le fruit des travaux de recherche aux delà de la simple publication.
La valorisation désigne les actions permettant aux résultats des laboratoires de filtrer vers le grand public. De manière assez large, cela englobe la commercialisation d’une technologie par l’intermédiaire d’un industriel ou d’un brevet, ainsi que la publication d’articles dans les revues scientifiques ou les média. La création des Sociétés d’Accélération de Transfert de Technologies (SATT) devrait donc améliorer la valorisation et le transfert des technologies des laboratoires français jusqu’au stade pré-industriel.
Une chaîne de valorisation complète
Le processus de maturation est le chaînon manquant du financement de la valorisation en France. Il désigne l’étape pendant laquelle murissent des résultats expérimentaux prometteurs mais dont la preuve formelle n’a pas encore été faite. L’objectif de cette phase est d’atteindre la maturité technologique suffisante pour intéresser un industriel, un investisseur ou un créateur d’entreprise. « Il y avait en France un besoin criant pour le financement de la maturation de la recherche, » confirme Louis Avigdor, responsable du Services Partenariat et Valorisation (SPV) de la délégation CNRS Paris B. « En ce sens, même si l’ajout d’un acteur privé contraint à des pressions économiques a parfois été décrié, l’objectif global est totalement pertinent, » ajoute-t-il.
A titre d’exemple, la chaine de valorisation au CNRS est constituée de trois principaux acteurs : les Services Partenariat et Valorisation en délégations régionales qui accompagnent les laboratoires dans la constitution de leurs dossiers de valorisation. Ces dossiers sont ensuite examinés par la Direction de l’Innovation et des Relations avec les Entreprises (DIRE), qui décide du mode de valorisation approprié. Dans les cas où la valorisation se fait sous la forme d’un dépôt de brevet, la filiale de valorisation du CNRS, FIST, prend en charge la suite du processus (interactions avec le laboratoire et le cabinet de Propriété Intellectuelle pour le dépôt de la demande de brevet, puis courtage technologique pour trouver un partenaire susceptible d’exploiter l’invention). Avec la création des SATT, ces nouveaux acteurs se voient confier par leurs actionnaires (universités, grandes écoles et organismes de recherche) la prise en charge du financement de la maturation des projets de recherche, mais également la protection et la valorisation des inventions issues des laboratoires.
Combler le fossé du financement de la valorisation en France
Selon le site de la Caisse des Dépôts, « Dynamiser la maturation économique des projets de recherche les plus prometteurs, mettre fin au morcellement des structures de valorisation, améliorer significativement l’efficacité du transfert de technologies, créer plus de valeur économique : tels sont les objectifs de la création de Sociétés d’accélération du transfert de technologie (SATT). Structures à vocation locale, elles permettront d’améliorer la professionnalisation de la valorisation de la recherche et de renforcer les compétences des sites universitaires. »
Ces nouvelles structures sont détenues à 100% par des actionnaires publics dont le CNRS, des universités ou grandes écoles, la Caisse des dépôts et consignations et éventuellement l’INSERM ou d’autres organismes. Les SATT ont une vocation locale et regrouperont l’ensemble des équipes de valorisation des sites universitaires. Elles ont déjà été implantées dans 10 régions. En Ile-de-France, deux SATT sont actuellement en activité : LUTECH et Ile de France INNOV. Une troisième pour gérer les équipes de recherche installées sur le plateau de Saclay verra bientôt le jour. Pour le moment, seule la Normandie ne dépendrait d’aucune SATT. A terme, ce sont 13 SATT qui devraient être mises en place.
Les SATT interviennent comme prestataires de services privés. Elles disposent de moyens publics importants pour financer des projets puisque 900 millions leur ont été alloués dans le cadre des Programmes d’Investissement d’Avenir, anciennement appelés Grand Emprunt. Leur objectif sur 10 ans est d’assurer leur propre pérennité. « Des objectifs de rentabilité à long terme leur ont été imposés car il est attendu que les investissements de maturation réalisés sur 10 ans engendreront des retours financiers relativement importants » explique Louis Avigdor.