La tuberculose : une maladie toujours d’actualité

Une lutte à plusieurs niveaux

De nos jours, la tuberculose reste la principale cause de mortalité infectieuse dans le monde avec 1,4 million de morts en 2011. Prise en charge à temps, elle se soigne bien mais cela nécessite un dispositif lourd : de longs traitements à base de plusieurs antibiotiques. La lutte contre cette maladie passe par une amélioration des soins grâce à des nouveaux vaccins et médicaments d’une part et par la maîtrise de la contamination en surveillant les personnes à risques d’autre part.

De nos jours, la tuberculose reste la principale cause de mortalité infectieuse dans le monde avec 1,4 million de morts en 2011. Prise en charge à temps, elle se soigne bien mais cela nécessite un dispositif lourd : de longs traitements à base de plusieurs antibiotiques. La lutte contre cette maladie passe par une amélioration des soins grâce à des nouveaux vaccins et médicaments d’une part et par la maîtrise de la contamination en surveillant les personnes à risques d’autre part.

  

Macrophages infectés par Mycobacterium tuberculosis
Adapté de Repasy T, et al.
(2013), PLoS Pathog 9(2)

 

La tuberculose, une infection très répandue

 

D’après les chiffres de l’OMS, la tuberculose touche près d’un tiers de la population mondiale. Cette maladie souvent asymptomatique existe principalement sous forme d’infection latente. Lorsqu’elle se déclare, on parle alors de « tuberculose maladie ». Les malades sont infectés par une mycobactérie et principalement par la souche Mycobacterium tuberculosis aussi appelée bacille de Koch. Les derniers chiffres disponibles concernent l’année 2011 et donnent 8,7 millions de nouveaux cas dans le monde et 1,4 million de décès. Tous les pays sont touchés mais 85% des cas se déclarent en Afrique et en Asie où la pauvreté est très présente.

Près de 90 % des patients peuvent être soignés grâce à une combinaison d’antibiotiques pris pendant au moins six mois. Ces médicaments ont été développés entre 1950 et 1980 et des formes résistantes de tuberculose sont de plus en plus fréquentes. Il existe un vaccin, le BCG, qui n’est plus obligatoire en France depuis 2007. Le Dr Arthur Fournier, du CLAT 75, précise que « ce vaccin peu efficace n’empêche pas l’infection mais permet d’éviter les formes graves chez les enfants. Il est donc toujours recommandé en région Ile-de-France, en Guyane et pour les enfants en situation de grande précarité ou séjournant, même occasionnellement, dans des pays à grande incidence de tuberculose. » Continuer à chercher de nouveaux vaccins et de nouveaux traitements apparait donc toujours d’actualité et particulièrement dans le cadre de la stratégie Halte à la tuberculose qui vise à éliminer ce problème de santé publique d’ici 2050.

 

A la recherche de nouvelles drogues

 

De nombreux groupes de recherche s’intéressent aux mycobactéries dont celui du Professeur D. G. Russell à l’Université de Cornell (NY, USA) qui a publié un article dans PLOS Pathogens le 4 avril dernier [disponible sur MyScienceWork]. Au moment de l’infection par les bactéries, les macrophages du système immunitaire réagissent et phagocytent ces corps étrangers. Ceux-ci se retrouvent alors dans un compartiment isolé, le phagosome, à l’intérieur du macrophage. Normalement, ce phagosome évolue, son pH diminue et l’intrus ingéré est détruit. Les mycobactéries bloquent ce processus pour pouvoir se développer. Selon D. G. Russell, « la maturation du phagosome, passant par une baisse de son pH et une augmentation de sa concentration en ions chlorure, peut-être utilisée comme indicateur de l’état du système immunitaire ».

Son équipe a donc créé des souches de Mycobacterium tuberculosis contenant différents gènes rapporteurs. Une fois activés, le produit de ces gènes est facilement détectable. C’est le cas avec la GFP, une protéine fluorescente visible au microscope. Les souches disponibles à ce jour permettent d’observer une variation de pH et de concentration en ions chlorure dans le phagosome, et de visualiser si la bactérie se réplique ou pas. Les chercheurs ont ici un outil pour suivre l’effet de vaccins ou de drogues sur le développement de la bactérie in vitro et in vivo. La suite de leurs études passe par l’injection de ces bactéries mutantes dans des souris ne possédant pas certains gènes importants pour le fonctionnement du système immunitaire. Les résultats permettront de mettre en évidence à quel niveau il faut agir pour chercher de nouveaux médicaments.

 

Les CLAT veillent à ce que l'épidémie ne se propage pas

 

En parallèle, les cas de tuberculose doivent être suivis et gérés pour empêcher toute nouvelle épidémie. En France, ce rôle est notamment tenu par les centres de lutte antituberculeuse (CLAT) présents au niveau des départements. Le Dr Arthur Fournier précise que leur « mission principale est d‘enquêter autour des patients déclarés, comme l’exige la loi depuis 1964, pour identifier les sujets contacts, les dépister et les prendre en charge si besoin. » Le CLAT 75 s’est aussi associé au SAMU social pour dépister les sujets les plus précaires, principalement touchés par cette maladie.

C’est donc la combinaison de l’utilisation de drogues et vaccins (anciens et nouveaux à développer) et d’une bonne surveillance de santé publique qui permet de casser le cycle de transmission de la mycobactérie et donc de maîtriser l’infection.

 

Pour en savoir plus

 

Rapport 2012 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde (OMS)

Tout sur la tuberculose

Stratégie Halte à la tuberculose