L'information scientifique et technique en libre accès : recherche et veille

Outils pratiques pour la recherche documentaire et la veille scientifique

Les ressources scientifiques et techniques en libre accès constituent un fonds documentaire complémentaire assez conséquent : environ 20% des articles scientifiques sont accessibles gratuitement. Si l'accès à ces ressources scientifiques est un enjeu important, l'exploitation de celles-ci en est un autre. Entre les nombreuses archives ouvertes (institutionnelles, thématiques et centrales) et les revues scientifiques en libre accès, il n'est pas toujours évident pour le chercheur de s'y retrouver. L'objectif de cet article est donc de présenter quelques "outils" qui facilitent la recherche documentaire et la mise en place en place d'une veille scientifique des ressources en libre accès.

Les ressources scientifiques et techniques en libre accès constituent un fonds documentaire complémentaire assez conséquent : environ 20% des articles scientifiques sont accessibles gratuitement. Si l'accès à ces ressources scientifiques est un enjeu important, l'exploitation de celles-ci en est un autre. Entre les nombreuses archives ouvertes (institutionnelles, thématiques et centrales) et les revues scientifiques en libre accès, il n'est pas toujours évident pour le chercheur de s'y retrouver. L'objectif de cet article est donc de présenter quelques "outils" qui facilitent la recherche documentaire et la mise en place d'une veille scientifique des ressources en libre accès.

 

L'information scientifique et technique (I.S.T.) peut être définie comme "l'ensemble des informations produites par la recherche et nécessaires à l'activité scientifique comme à l'industrie". L'auteur-chercheur est au cœur du processus de production de la connaissance : il est à l'origine des recherches qui ont été menées et il est responsable de la diffusion des résultats de sa recherche. Cette diffusion se fait par le biais des publications scientifiques. Les revues scientifiques sont les vecteurs principaux pour diffuser les nouvelles connaissances après la validation de celles-ci par le comité de relecture [1].  Comme le rappelle le groupe de travail du GFII sur le libre accès : "l’information scientifique et technique doit circuler le plus largement, rapidement et efficacement, tout en étant de la meilleure qualité possible, car cette diffusion participe pleinement au fonctionnement de la recherche".

 

 

I Pourquoi s'intéresser aux ressources scientifiques en libre accès?

 

Un accès immédiat aux derniers résultats de recherche est un enjeu majeur. Par le biais des abonnements de bibliothèques, les chercheurs ont la possibilité de consulter et télécharger les dernières parutions sur des plateformes éditoriales payantes comme Science Direct et Springerlink pour les STM, et CAIRN et  Sage journals pour les SHS.

 

Journal Literature: Situation 2009

(Source : Björk B-C, Welling P, Laakso M, Majlender P, Hedlund T, et al (2010). Open Access to the Scientific Journal Literature: Situation 2009. PLoS ONE 5(6): e11273. doi:10.1371/journal.pone.0011273)

 

Même si le rapport Salençon[2] souligne les problèmes que soulèvent les accords des "bouquets de revues", il précise cependant : "Les accords […] ont sans doute eu quelques effets bénéfiques, parmi lesquels il faut noter une rationalisation des ressources et l’augmentation du nombre de revues disponibles en ligne dans les bibliothèques". Néanmoins, si les chercheurs bénéficient d'un choix de revues assez large par l'intermédiaire des bibliothèques, cela ne veut pas dire pour autant qu'ils ont accès à toutes les ressources documentaires qui devraient être retenues dans le cadre de leurs recherches. C'est la raison pour laquelle les ressources scientifiques en libre accès apportent un plus dans ce contexte de recherche. Le libre accès peut être défini comme « la mise à disposition sur Internet de documents et de données scientifiques et techniques que tout un chacun peut librement consulter, télécharger, copier, diffuser, imprimer, indexer ». Soulignons qu'environ 20% des articles sont accessibles en libre accès : environ 8 % des articles sont proposés par des revues électroniques en libre accès et environ 12% des articles sont déposés dans une archive ouverte[3]. Les revues électroniques en libre accès[4] ont connu une croissance très forte ces dix dernières années : alors qu'il n'y en avait que 740 en 2000[5], l'annuaire des revues électroniques en libre accès recense aujourd'hui plus de 6300 revues. Le moteur de recherche OAI Baselab moissonne quant à lui plus de 31 416 000 documents scientifiques accessibles librement en texte intégral.  

 

The development of open access publishing 1993–2009.

The development of open access publishing 1993–2009. 

 

Ces ressources scientifiques en libre accès constituent donc un fonds documentaire complémentaire assez conséquent. La mise à disposition de ces ressources n'est pas suffisante pour autant, encore faut-il savoir les trouver afin de pouvoir les exploiter.

 

 

II Quelques conseils pratiques pour bien préparer sa recherche et sa veille scientifique

 

II.1 La veille : définition

 

« S'informer est tout d'abord un besoin fondamental de l'être humain. Dans un milieu naturel souvent hostile, l'homme a dû acquérir de l'information pour assurer sa survie[6]. »

Mettre en place une veille revient à surveiller l'environnement dans lequel on évolue. Mettre en place une veille scientifique des ressources en libre accès revient donc à surveiller les dernières parutions des articles scientifiques et de la littérature scientifique en général sur un sujet, un concept, un objet ou une discipline donnée : l'accès à ces ressources scientifiques est immédiat et gratuit.   

 

II.2 La mise en place de votre système d'alerte

 

II.2.1 Préparation de la recherche documentaire : les étapes

 

1) Identifier les concepts principaux et les concepts avoisinants du sujet de recherche

2) Décliner le sujet de recherche en mots-clés. Ne pas oublier de prendre en compte les éventuels synonymes

3) "Définir les domaines de savoir qui sont en rapport avec le sujet"

4) Prendre en compte les noms d'auteurs qui ont travaillé sur le sujet ou un sujet avoisinant Tous les termes (et noms d'auteurs) identifiés lors de cette phase préparatoire pourront être utilisés sur les divers outils de recherche que nous aborderons au sein de cet article. Plus les termes choisis sont pertinents, plus les résultats de la recherche sur les divers outils de recherche seront pertinents eux aussi.

 

II.2.2 Préparation de la veille

 

1 Les sources à prendre en compte sont les archives ouvertes et les revues scientifiques en libre accès

2) Les modes de transmission pour les alertes: les archives ouvertes et les revues électroniques en libre accès sont "équipées" de flux RSS et/ou des alertes email [7]

3) Quelques agrégateurs en ligne pour les flux RSS : Google Reader et Netvibes.

 

III L'importance des moteurs de  recherche grand public et de Google scholar pour trouver des ressources scientifiques en libre accès

 

Les moteurs de recherche grand public (comme Google et Bing) et Google scholar ne doivent pas être négligés pour la recherche de ressources scientifiques en libre accès.  Une étude faite en 2008 par Michael Norris, Charles Oppenheim et Fytton Rowland [8] montre que Google et Google scholar sont des outils de recherche efficaces pour trouver la littérature scientifique en libre accès. Ces 2 moteurs de recherche présentent l'avantage, contrairement à d'autres outils de recherche plus spécialisés, d'indexer les articles déposés sur les sites internet personnels des auteurs et les sites internet des laboratoires de recherche. Il est possible de créer des alertes mail sur Google scholar : de cette façon, Google Scholar enverra une notification chaque fois qu'il rencontrera une nouvelle référence avec les termes utilisés lors des recherches. Il est donc important de bien cibler sa recherche (et donc de choisir de mots-clés pertinents et ciblés) afin de ne pas recevoir trop de notifications avec des références inutiles, ou au contraire, de ne pas en recevoir assez.  

 

 

 
 
IV.1 Quels types de documents ?

 

Les pre-print ou les prépublications : c'est la version de l'article que soumet l'auteur à la revue scientifique et que le comité de lecture doit évaluer. Cette version de l'article n'a pas encore été évaluée par les pairs et n'a donc pas encore été publiée par une revue scientifique. Les post-print ou postpublications : c'est la version de l'article qui a été validée par le comité de relecture d'une revue scientifique. Il faut distinguer : 1) la version auteur de l'article : c'est la version finale de l'article de l'auteur qui comprend les éventuelles corrections demandées par le comité de relecture. Cette version de l'article a été utilisée par l'éditeur pour l'édition et la publication de l'article. 2) la version éditeur de l'article : il s'agit de la version publiée de l'article (ou autrement dit, le fichier PDF de l'éditeur). 3) La littérature grise : La littérature grise est "ce qui est produit par toutes les instances du gouvernement, de l’enseignement et la recherche publique, du commerce et de l’industrie, sous un format papier ou numérique, et qui n’est pas contrôlé par l’édition commerciale". Dans les archives ouvertes, il est ainsi possible de trouver des actes de congrès, des thèses, des posters, des présentations, des rapports,... Les archives ouvertes offrent la possibilité de citer telle quelle la littérature : actes de congrès, thèses, posters, présentations, rapports... Soulignons cependant que les articles déposés dans une archive ouverte sont en très grande majorité des copies d’articles publiés : il en résulte qu’il faut citer la référence précise de la revue et non l’article qui a été déposé dans l’archive ouverte. L’archive ouverte joue avant tout un rôle d’intermédiaire : celui de donner accès à un article auquel un chercheur n’aurait peut-être pas pu avoir accès autrement.
 

 

IV.2 Les archives ouvertes : quelques exemples

 

1) HAL 

C'est une archive ouverte pluridisciplinaire (STM et SHS). "Elle est devenue avec les années la référence nationale en matière d’auto-archivage"[9]. HAL recense plus de 173670 dépôts. Cette archive propose un système d'alerte par flux RSS. Les flux RSS permettent de s'abonner aux : - derniers dépôts sur l'archive - derniers dépôts d'un auteur - derniers dépôts d'un laboratoire de recherche - derniers dépôts d'un domaine scientifique.

 

2) TEL 
Logo TEL

(Source : http://www.precisement.org/blog/local/cache-vignettes/L429xH101/tel-d865e.jpg )

C'est une archive ouverte pluridisciplinaire (STM et SHS) pour le dépôt des thèses et des habilitations à diriger des recherches. TEL recense plus de 24000 dépôts. Cette archive propose un système d'alerte par flux RSS. Les flux RSS permettent de s'abonner aux : - derniers dépôts sur l'archive - derniers dépôts d'un auteur - derniers dépôts d'un laboratoire de recherche - derniers dépôts d'un domaine scientifique.

 

3) E-LIS 
logo E-lis
 

C'est une archive ouverte dédiée aux sciences de l'information. E-LIS recense plus de 12180 dépôts. Cette archive ouverte propose un système d'alerte par flux RSS. Les flux RSS permettent de s'abonner aux : - derniers dépôts sur l'archive - résultats des recherches - derniers dépôts d'une thématique.

 

4) ArXiv
logo ArXiv
 
Il s'agit de la première archive qui a été créée il y a 20 ans. Elle a été mise en place en 1991 par Paul Ginsparg. C'est "une archive de prépublications électroniques d'articles scientifiques dans les domaines de la physique, des mathématiques, de l'informatique, des sciences non linéaires et de la biologie quantitative". ArXiv recense plus de 694518 dépôts. Cette archive ouverte propose un système d'alerte par flux RSS. Les flux RSS permettent de s'abonner aux derniers dépôts d'un domaine de la connaissance ou d'un sous-domaine.

 

5) Pubmed Central 
PubMed
 
C'est une archive ouverte dédiée aux sciences biomédicales. Les articles déposés dans cette archive sont des post publications. 2,2 millions d'articles ont été déposés dans Pubmed Central. Cette archive ouverte propose un système d'alerte email. Il faut créer un compte sur le site afin de pouvoir créer des alertes email et de sauvegarder ses recherches.

 

6) REPEC 
RePEc
 
C'est une archive ouverte dédiée aux sciences économiques. Elle est exhaustive parce qu'elle collecte les références d'autres archives ouvertes. 74 pays participent au projet. C'est donc un point d'entrée central pour faire des recherches dans le domaine des sciences économiques. Il y a plus de 950000 de dépôts qui peuvent être téléchargés en texte intégral.  

 

7) Trouver d'autres archives ouvertes

 

OpenDOAR[20], l'annuaire des archives ouvertes permet de trouver d'autres archives ouvertes. Une fonctionnalité très pratique d'OpenDOAR est l'outil de recherche des archives ouvertes : elle permet entre autres de trouver les archives ouvertes d'une discipline donnée.  

 

IV.3 Les moteurs de recherche multi-ressources : quelques exemples

 

Comme ces moteurs de recherche s'appuient sur des ressources multiples (ici desarchives ouvertes), ils sont particulièrement intéressants pour la recherche documentaire. Certains de ces moteurs de recherche multi-ressources pour les ressources en libre accès reposent sur le protocole  OAI-PMH : il s'agit des moissonneurs OAI. Le protocole OAI-PMH est "un protocole qui définit les conditions du transfert de métadonnées d’une archive ouverte, produite par un fournisseur de données, vers le serveur d’un fournisseur de services". Un moissonneur OAI est donc un service qui va collecter les métadonnées des archives ouvertes (ou autres entrepôts) par le biais du protocole OAI-PMH. REPEC, mentionné précédemment, en est un exemple.

 

1) OpenDOAR 
OpenDOAR
 
Ce moteur de recherche permet de chercher dans le texte intégral des documents conservés dans les archives ouvertes répertoriées dans l'annuaire d'OpenDOAR. Il utilise le Googlebot, le robot d'indexation de Google et non le protocole OAI-PMH. Il n'est pas possible de sauvegarder ses recherches et OpenDOAR ne propose pas de système d'alerte.  

 

2) Scientific Commons 
ScoentificCommons
 
Ce moteur de recherche utilise le protocole OAI-PMH. Il se charge d'indexer les métadonnées et les textes intégraux. Scientific Commons recense plus de 38245860 documents en texte intégral et s'appuie sur 1269 archives ouvertes. Le site est plutôt lent et il faut parfois patienter longtemps avant d'obtenir des résultats pour la recherche effectuée. Il n'est pas possible de sauvegarder ses recherches et Scientific Commons ne propose pas de système d'alerte.  

 

3) Baselab 
  
Baselab
 
BASELAB (Bielefeld Academic Search Engine) est un prestataire de service d'OAI-PMH. A ce titre, Baselab collecte, normalise et indexe les données des archives ouvertes et des autres plateformes respectant l'Open Archives Initiative Protocol for Matadata Harvesting. Baselab est donc un point d'entrée central pour la recherche d'articles en accès libre. Baselab recense plus de 31456520 documents. Il garde l'historique des recherches et propose un système d'alerte pas le biais des flux RSS. Il est en effet possible d'exporter les résultats d'une recherche sous la forme d'un flux RSS.  

 

4) Isidore
Isidore
 
"ISIDORE est une plateforme de recherche permettant l'accès aux données numériques des sciences humaines et sociales (SHS). Ouverte à tous et en particulier aux enseignants, chercheurs, doctorants et étudiants, elle s'appuie sur les principes du web de données et donne accès à des données en accès libre (open access)". Ce moteur de recherche recense plus de 1289810 ressources et s'appuie sur 1038 sources. Il propose un système d'alerte par le biais des flux RSS : il est en effet possible d'exporter les résultats d'une recherche sous la forme d'un flux RSS.  

 

 

V. Les revues scientifiques en libre accès

 

Rappelons que les revues électroniques en libre accès sont des revues auxquelles on peut accéder librement : les publications sont accessibles gratuitement.

 

V.1 Les plateformes éditoriales en libre accès : quelques exemples

 

1) OpenEdition 
openedition
 
La plateforme OpenEdition offre des revues scientifiques (≥294), des collections de livres (≥ 18) et des carnets de recherche (≥225) dans le domaine des sciences humaines et sociales. Cette plateforme éditoriale propose un système d'alerte par flux RSS et Email : - Les flux RSS permettent de s'abonner aux derniers articles publiés dans une revue donnée et d'exporter les résultats d'une recherche sous la forme d'un flux RSS. - En créant un compte sur le site, il est possible de mettre en place des alertes Email. Comme le précise le site, "le système d'alertes permet d'enregistrer dans un compte personnel une sélection de recherches effectuées sur le moteur de recherche du portail OpenEdition. Une fois les recherches mémorisées sur votre compte, vous serez informé par courriel des nouveautés du portail liées à ces recherches : articles et numéros de revues, événements scientifiques ou publications de carnets de recherche".  

 

2) BioMed Central 
BioMedCentral
 
BioMed Central édite plus de 200 revues scientifiques dans le domaine des Sciences techniques et médicales. Les revues sont classées en fonction de leur domaine scientifique : il est donc facile d'identifier directement les revues scientifiques qui sont en rapport avec le sujet de recherche. Cette plateforme éditoriale propose un système d'alerte par flux RSS et Email. Les flux RSS permettent de s'abonner aux derniers articles publiés d'une revue donnée. La création d'un compte (gratuit) permet à l'utilisateur de sauvegarder ses recherches et de créer des alertes email.  

 

3) Les catalogues d'INTECH et OAPEN : accès gratuit à des ouvrages électroniques en libre accès

 

INTECH est un éditeur qui publie des ouvrages scientifiques en libre accès dans le domaine des Sciences Techniques et Médicales. Plus de 510 ouvrages peuvent être téléchargés gratuitement sur le site. Le catalogue d'INTECH ne propose pas de vrai système d'alerte et les recherches ne sont pas sauvegardées. OAPEN (Open Access Publishing Network), quant à lui, est un catalogue d'ouvrages scientifiques en libre accès dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales. Les ouvrages électroniques, classés en fonction de leur discipline, peuvent être téléchargés gratuitement. Le catalogue d'OAPEN ne propose pas de système d'alerte et les recherches ne peuvent pas être sauvegardées. D'autres éditeurs peuvent être trouvés sur la page " Publishers of OA books" du wiki Open Access Directory : http://oad.simmons.edu/oadwiki/Publishers_of_OA_books

 

V.2 Les moteurs de recherche multi-ressources

 

1) DOAJ (Directory of Open Access journals)
DOAJ
 
Le DOAJ est un annuaire qui recense les revues électroniques en libre accès : plus de 6880 revues scientifiques sont recensées.

DOAJ offre 2 possibilités à l'utilisateur : - Rechercher manuellement les revues qui sont pertinentes dans le cadre du sujet de recherche. Les revues sont classées en fonction de leur domaine de savoir. Il y a plusieurs indicateurs pour identifier si une revue est pertinente dans le cadre du sujet de recherche : - Le titre de la revue est souvent un bon indicateur en soi - La langue de la revue - Les mots-clefs et les sujets qui sont associés à la revue - Faire des recherches dans les articles de plus de 3100 revues scientifiques. Les recherches ne peuvent pas être sauvegardées et aucun système d'alerte n'est proposé.

 

2) Open J-Gate

 

C'est un portail qui recense plus de 9350 revues en libre accès. Open J-Gate offre 2 possibilités à l'utilisateur : - Rechercher manuellement des revues par titre, éditeur ou domaine scientifique. Notons que cette recherche semble rencontrer des problèmes : impossible par exemple de rechercher des revues en fonction d'un domaine scientifique - Faire des recherches dans les articles des revues recensées dans Open J-Gate. Les recherches ne peuvent pas êtres sauvegardées et aucun système d'alerte n'est pas proposé.

 

3) Jurn
JURN
 
C'est un moteur de recherche dédié à des revues électroniques en libre accès dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales. Jurn recense plus de 4300 revues scientifiques et il est possible de faire des recherches dans les articles des revues recensées. Les recherches ne peuvent pas être sauvegardées et aucun système d'alerte n'est proposé.

 

4) FreeFullPDF
FreeFullPDF

"FreeFullPDF.com est un moteur de recherche, développé par la société française KnowMade, spécialisé dans la recherche d’articles scientifiques en format pdf. Il propose actuellement plus de 80 millions d’articles en accès libre". Les domaines du savoir concernés sont la médecine, la biologie, la chimie, la physique, la science des matériaux et l'économie. Les recherches ne peuvent pas être sauvegardées et aucun système d'alerte n'est proposé.  

 

 

VI. Conclusion

 

Mettre en place une veille scientifique efficace est un exercice laborieux. Soulignons que les étapes préparatoires pour la recherche documentaire et la mise en place d'une veille scientifique sont primordiales. Le choix des mots-clefs et des concepts auront un impact direct sur les résultats des recherches dans un premier temps, puis sur l'efficacité de la veille scientifique dans un deuxième temps à partir du moment où on l'exporte les résultats des recherches effectuées sous la forme des flux RSS. En nous appuyant sur les outils de recherche et de veille que nous avons analysés, nous pouvons dire que les usages des archives ouvertes et des revues scientifiques en libre accès ne sont pas les mêmes. Dans le cadre des archives ouvertes, l'utilisateur cherche avant tout à identifier les catégories, ou autrement dit les domaines du savoir, qui l'intéressent dans le cadre de son sujet de recherche, puis à s'abonner aux flux RSS des derniers dépôts des catégories concernées. L'utilisateur pourra également exporter les résultats de ses recherches sous la forme de flux RSS si l'archive ouverte ou le moissonneur OAI lui offre cette possibilité. Il est relativement facile et rapide de mettre en place une veille scientifique à partir des archives ouvertes. Dans le cadre des revues scientifiques, la mise en place d'une veille scientifique est plus délicate. Sur les moteurs de recherche multi-ressources pour les revues scientifiques, il n'est pas possible d'exporter les résultats de ses recherches sous la forme de flux RSS. Si Revues.org et Biomed Central offrent des fonctionnalités intéressantes pour mettre en place une veille scientifique, ce n'est pas le cas de DOAJ. Il est plus difficile d'identifier les revues pertinentes sur DOAJ. Même si une revue peut paraître intéressante au premier abord à partir des mots-clefs et concepts associés à la revue, il faut néanmoins aller sur le site officiel de la revue pour vérifier si c'est bien le cas[28], puis éventuellement s'abonner au système d'alerte de la revue s'il y a un. Lorsqu'une discipline ou sous-discipline recense plus de 100 revues, cet exercice peut prendre beaucoup de temps... Quoi qu'il en soit, la mise en place d'une veille scientifique qui se focalise sur des ressources scientifiques en libre accès peut se révéler cruciale pour mener à bien ses recherches. Ce type de veille n'a pas pour vocation cependant de remplacer les plateformes éditoriales payantes auxquelles un chercheur peut avoir accès par le biais des abonnements des bibliothèques de recherche. Ces ressources scientifiques sont complémentaires aux ressources scientifiques "traditionnelles" afin d'être plus efficaces dans le processus de collecte d'informations scientifiques et techniques.    

 

Sources:

 

 

[1]  CHANIER Thierry. Archives ouvertes et publication scientifique. Comment mettre en place l'accès libre aux résultats de la recherche? L'Harmattan, 2004. 184p. ISBN 2-7475-7695-7

 

[2]  SALENCON Jean (dir.) (2008). Rapport du comité IST Information Scientifique et technique, 2008 [en ligne]. Disponible sur : http://media.education.gouv.fr/file/2008/65/8/Rapport_IST-Juin_2008_31658.pdf

 

[3] Björk B-C, Welling P, Laakso M, Majlender P, Hedlund T, et al (2010). Open Access to the Scientific Journal Literature: Situation 2009. PLoS ONE 5(6): e11273. doi:10.1371/journal.pone.0011273

 

[4] Tout le monde à la possibilité d'accéder gratuitement aux publications scientifiques de la revue. A ne pas confondre avec les revues que les chercheurs peuvent librement consulter par le biais des abonnements des bibliothèques

 

[5] Laakso M, Welling P, Bukvova H, Nyman L, Björk B-C, et al.(2011). The Development of Open Access Journal Publishing from 1993 to 2009.PLoS ONE 6(6): e20961. doi:10.1371/journal.pone.0020961

 

[6] COHEN Corine (2004). Veille et intelligence stratégiques. Paris : Lavoisier, 2004.ISBN 2-7462-0851-2

 

[7] À chaque apparition d'une nouveauté, l'utilisateur reçoit une notification dans sa boîte de réception

 

[8] NORRIS Michael, OPPENHEIM Charles, ROWLAND Fytton (2008). Finding open access articles using Google, Google Scholar, OAIster and OpenDOAR. Online Information Review, 2008, Vol. 32 Iss: 6, pp.709 - 715

 

[9] DILLAERTS Hans (2010). Analyse prospective du libre accès en France. In: BROUDOUX Evelyne, CHARTRON Ghislaine. Enjeux politiques du document numérique, 15-16 novembre 2010, Aix-en-Provence. Paris : ADBS, 2010. pp 47-70. ISBN 978-2-84365-127-4.

 

 

En savoir plus:

 

Analyse prospective du libre accès en France, H. Dillaerts, 2010, https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/file/index/docid/537239/filename/analyse_prospective_libre_acces.pdf

Open access to scientific communication, H. Dillaerts and H. Bosc, https://open-access.infodocs.eu/en/

InfoDoc MicroVeille, H. Dillaerts, veille dédiée à l'open access, https://microblogging.infodocs.eu/?tag=openaccess

 

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