Le 19 février dernier, lors d’une soirée des Mardis de l’Espace, deux expertes du CNES sont venues raconter comment elles vivaient au quotidien la gestion de l’imagerie satellite pour agir dans le cas de catastrophes naturelles. Tremblement de terre à Haïti, épidémies… les équipes du CNES proposent au quotidien leur aide aux acteurs locaux. Une aventure humaine rendue possible par les technologies spatiales.
Image satellite de Port-au-Prince du 13 janvier. Crédits : CNES/SERTIT.
Haïti et la Charte « Espace et Catastrophes Majeures »
Le jour du séisme en Haiti, vécu au CNES après qu'on ait "appuyé sur le bouton charte"... racontée par H.de Boissezon #CNEStweetup
— CNES (@CNES_France) 19 février 2013
Hélène de Boissezon : « 12 janvier 2010 – Une heure après le tremblement de terre à Haïti, le COGIC (Centre Opérationnel de Gestion Interministerielle des Crises) a appuyé sur le bouton d’activation de la Charte. Moi, le matin, en me réveillant j’ai entendu l’information à la radio. Je me suis dit que la Charte allait être déclenchée à coup sûr. Mais je ne savais pas que nous serions concernés. Malgré tout, en prévision, j’ai envoyé à 7h30 un SMS à quelqu’un de mon service qui potentiellement pouvait être project manager, en lui disant : Delphine, il y a eu un tremblement de terre en Haïti, si la sécurité civile déclenche, es-tu ok pour être project manager. En arrivant au travail, je découvre qu’il l’avait activé à 11h du soir et que le CNES devait être project manager. »
H de Boissezon: le jour du séisme à Haiti je me suis levée en passant à l'activation de la Charte, ensuite ça a été du 24h #CNESTweetup
— Laurence Bianchini (@BianchiniPhD) 19 février 2013
« Au vue de l’ampleur des dégâts, il a rapidement fallu nommer un second pxuis un troisième, finalement, nous avons été 4 projects manager sur le pont pendant 15 jours. Ensuite ça a été du 24h sur 24. Ca a été extrêmement prenant et motivant d’être au cœur des opérations. Lors d’une activation de la Charte, il y a une période de 2-3 jours pendant laquelle on ne fait que ça. Ensuite les images arrivent et on passe le relais à ce qui la traitent. »
MyScienceWork@MyScienceWork #CNESTweetup 4 projects manager pendant 2 semaines 24h/24 pour le @CNES_France pour gérer les répercussions du tremblement de Terre d'Haïti.
#CNESTweetup 4 projects manager pendant 2 semaines 24h/24 pour le @cnes_france pour gérer les répercussions du tremblement de Terre d'Haiti
— MyScienceWork (@MyScienceWork) 19 février 2013
La Charte Internationale « Espace et Catastrophes Majeures » est un programme unique capable de coordonner les technologies spatiales mises à disposition par presque toutes les grandes nations spatiales sur la base du volontariat. Elle doit produire en des temps très courts des cartes des zones sinistrées qui répondront au mieux aux questions que se posent les secours sur place.
Le délai de mise en œuvre est de 6h max, le temps que l'info arrive à l'opérateur qui va programmer tous les satellites
Le scénario s'adapte en temps réel a l'urgence #CNESTweetup
— Florent Thouvenin (@fthouvenin) 19 février 2013
L’aide apportée par le spatial aux actions d’aide sur le terrain est donc une histoire d’entre-aide humaine de portée internationale.
#CNESTweetup carte fournie à Haïti le 13 janvier 2013 par les satellites mis à disposition #catastrophes naturelles twitter.com/MyScienceWork/…
— MyScienceWork (@MyScienceWork) 19 février 2013
Haiti, satellites - Le Journal de l'espace - Février 2010
Haiti, satellites - JDE février 2010par CNES
Télé-épidémiologie au plus près des acteurs locaux
La télé-épidémiologie est l’analyse des relations « climat-environnement-santé ». Grâce à l’imagerie spatiale, elle s’attache à suivre l’évolution des facteurs susceptibles de favoriser l’émergence d’une maladie infectieuse, par exemple l’apparition d’eaux stagnantes, berceau potentiel de larves de moustiques vecteurs de maladies.
Les images de Spot 5 donnent les variables environnementales associées au dvlpt des moustiques ow.ly/hRind #CNEStweetup
— CNES (@CNES_France) 19 février 2013
#CNESTweetup le satellite SPOT permet de déterminer l'humidité des sols..très utiles pour connaitre le dvlpmt des larves de moustique
— MyScienceWork (@MyScienceWork) 19 février 2013
De telles données sont très précieuses pour les pouvoirs publics, sanitaires ou en charge de l’agriculture. Elles fournissent des informations sur la localisation des zones à risque. Ceci permet par exemple l’utilisation d’insecticides de manière économe et efficace dans les zones où des épidémies sont susceptibles de se développer. De manière générale, de telles données permettent l’optimisation des actions visant à lutter contre l’apparition ou la propagation de maladies.
#CNESTweetup pour lutter contre le #paludisme difftes étapes :bactéricides pour les larves puis sensibilisation de la population ensuite
— MyScienceWork (@MyScienceWork) 19 février 2013
Il est cependant complexe de produire des cartes de risques d’émergence des maladies. Pour ce faire, il est nécessaire de comprendre avec précision les mécanismes de la maladie et les facteurs environnementaux favorisant son développement.
#CNESTweetup du satellites aux acteurs de la santé :besoin d'analyse pour passer d'une donnée brute à de l'information utilisable.
— MyScienceWork (@MyScienceWork) 19 février 2013
On peut étudier bc de maladies avec les images des satellites mais il faut comprendre les vecteurs et les mécanismes #CNESTweetup
— Laurence Bianchini (@BianchiniPhD) 19 février 2013
Selon Cécile Vignolles, « les acteurs du spatial s’efforcent d’impliquer les acteurs locaux dès le début des programmes. Les cartes doivent répondre aux attentes de ces personnes pour améliorer l’efficacité de leurs moyens de lutte. Par ailleurs, le choix des cartes produites et leur analyse découlent d’une forte compréhension des vecteurs des maladies. Ce travail très multidisciplinaire ne peut être effectué sans l’intervention des experts locaux et des spécialistes des disciplines concernées, médecins, vétérinaires, anthologistes etc. »
Le but ultime du développement de la télé-épidémiologie est par ailleurs de réussir un transfert de technologie vers les pays qui peuvent en bénéficier. « Nous sommes actuellement en phase finale de développement d’un projet d’étude de l’émergence de la fièvre de la vallée du Rift qui se transmet essentiellement aux animaux. Nous mettons donc en place un transfert technologique vers les autorités vétérinaire du Sénégal. Ils pourront alors gérer au mieux les campagnes de vaccinations des troupeaux, les éloigner des zones à risque et éviter de grosses pertes économiques. »
#CNESTweetup le développement d'outils pour "industrialiser" des cartographies pour lutter contre les épidémiescommence à se développer..
— MyScienceWork (@MyScienceWork) 19 février 2013
L’utilisation de l’imagerie satellite pour la gestion de crises humanitaires offre un autre regard sur le spatial. Ici, l’humain et la volonté de secourir son prochain sont au cœur des priorités. Derrière toutes les grandes avancées technologiques se cache souvent une aventure humaine. Nous découvrirons une autre exploration majeure lors du prochain Mardi de l’espace. Deux experts CNES nous emmèneront dans un voyage vers Mars le 2 avril, à 19h30, au Café du Pont Neuf. Rejoignez-nous pour vivre, aux côtés des scientifiques, cette grande aventure de l’humanité.
Pour en savoir plus :
Catastrophes naturelles, l’aide du spatial http://www.mysciencework.com/fr/MyScienceNews/9772/catastrophes-naturelles-l-aide-du-spatial
Le storify du livetweet du la soirée #CNESTweetup http://storify.com/mysciencework/mardi-de-l-espace-catastrophes-naturelles-l-aide
Récit de qq acteurs du CNES impliqués ce jour mémorable... #Haiti ow.ly/hRmbF #CNEStweetup
— CNES (@CNES_France) 19 février 2013