Déjà le dernier Mardi de l’espace de la saison ! Venez retrouver le 18 juin deux experts de politique spatiale pour parler des puissances spatiales émergentes. Où en sont la Chine et l’Inde ? Peut-on craindre une nouvelle course à l’espace ? Que veulent ces nouvelles puissances ?
Après une année bien remplie, le CNES propose de parler politique spatiale pour ce dernier Mardi de l’espace de la saison. Le 18 juin au café du Pont-Neuf, les intervenants, Isabelle Sourbès-Verger directrice adjointe au Centre Alexandre Koyré CNRS et Richard Bonneville directeur adjoint en charge de la prospective, de la stratégie et des programmes du CNES, nous donneront leur point de vue sur le développement spatial des pays émergents notamment la Chine et l’Inde. Présentés par les médias comme de futurs concurrents technologiques des puissances américaines et européenes, les deux intervenants nous diront ce qu’il en est réellement.
Une vision différente de l’espace
Loin de la guerre froide et de la course à l’espace, les pays émergents développent leurs propres priorités spatiales. Depuis quelques années, la Chine a progressé à pas de géant en mettant en place des programmes ambitieux. Avec des programmes comme TianGong, elle envisage de lancer d’ici 2020 sa propre station spatiale. L’Inde est encore loin de pouvoir effectuer des missions habitées mais elle possède des lanceurs de satellites qui ont déjà fait leurs preuves. Ces deux puissances ont lancé avec succès des sondes lunaires.
Les Indiens ont notamment développé toute une série de satellites de télécommunication sous le nom d’Indian National Satellite System. Crédit Image : Insat-1B/NASA
« On ne parle pas du spatial de la même façon » affirme Isabelle Sourbès-Verger. Les nations émergentes comme l’Inde et la Chine ont besoin du spatial pour se développer. Il leur permet de couvrir un large territoire dont certaines régions totalement isolées et difficiles d’accès. « Le problème n’était pas le même pour les pays d’Europe, par exemple, qui possédaient déjà les infrastructures en place avant le développement de la télécommunication et du télé-enseignement » explique Isabelle Sourbès-Verger. Dans leur cas, le coût d’un satellite est alors plus rapidement rentabilisé. Isabelle Sourbès-Verger souligne que « les pays émergents peuvent nous apporter d’autres approches ». En effet, ils n’ont pas la même grille de lecture que les occidentaux et réfléchissent avec un rapport efficacité/prix très différent.
Vers une collaboration spatiale avec les pays émergents ?
La rivalité entre les Etats-Unis et la Chine se répercute aussi dans le domaine du spatial. Les Américains considèrent la Chine comme une menace économique et politique. « Il est difficile pour les Européens de travailler avec les Chinois car les Américains ont mis leur veto sur les exportations de nombreux composants spatiaux américains vers la Chine » explique Richard Bonneville. « Ils prennent ainsi le risque de pousser les Européens et les Chinois à développer leur propres composants pour s’affranchir de leur dépendance technologique ».
La Chine a lancé sa plus longue mission habitée le 11 juin 2013 pour 15 jours autour de la Terre. Crédits images : Lancement 2008 de Tianlian l-01/AAxanderr
En envisageant la participation de la Chine dans le domaine spatial comme ils le faisaient pendant la guerre froide avec la Russie, les Etats-Unis et les Européens risquent de surestimer leurs avancées technologiques. « Bien sûr, il ne faut pas oublier que le spatial est un outil de démonstration de politique interne comme externe. Mais il faut le faire avec précaution au risque de créer un épiphénomène qui n’a pas lieu d’être » exprime Isabelle Sourbès-Verger. Richard Bonneville est optimiste. « Aujourd’hui le système est différent, l’économie est globalisée et interconnectée. Même si elles sont rivales, les économies de la Chine et des Etats Unis sont fortement liées. Ces deux nations sont condamnées à s’entendre ».
Qu’en est-il des autres pays de la nouvelle scène spatiale internationale ? Où en est la Russie ? Comment intégrer ces pays à des collaborations internationales ? Qu’ont-ils à nous apporter ? Venez en apprendre davantage sur le futur paysage politique spatial au prochain Mardi de l’espace au café du Pont-Neuf et en suivant le livetweet #CNESTweetup.
Pour aller plus loin :
Qui retournera sur la Lune (et au-delà) ? – Le Monde.
Le programme spatial chinois : compétition ou collaboration ? – Revue perspectives chinoise, Jayan Panthamakkada Acuthan.