Inde, Chine, Corées, Iran… Tour du Monde des nouveaux acteurs du spatial

Bilan du dernier #CNESTweetup de la saison sur les programmes spatiaux des pays émergents

Pour ce dernier Mardi de l’espace de la saison, le CNES nous a invité à parler de politique spatiale. Chine, Inde mais également Brésil, Iran, Corée… les nouveaux venus sur la scène spatiale internationale ne manquent pas. Retour sur le programme spatial des pays émergents.

Pour ce dernier Mardi de l’espace de la saison, le CNES nous a invité à parler de politique spatiale. Chine, Inde mais également Brésil, Iran, Corée… les nouveaux venus sur la scène spatiale internationale ne manquent pas. Retour sur le programme spatial des pays émergents.

           

Encore un rendez-vous réussi pour le dernier Mardi de l’espace de la saison avec notamment un Livetweet très dynamique via le hashtag #CNESTweetup. Les intervenants, Isabelle Sourbès-Verger du Centre Alexandre Koyré CNRS et Richard Bonneville du CNES, tous deux experts en politique spatiale, ont parcouru avec nous l’étendue des avancées spatiales des pays émergents. Des pays très médiatisés comme la Chine aux débutants comme Israël, MyScienceWork vous propose d‘explorer le paysage spatial international.

 

Chine, Inde : deux nouvelles nations spatiales très sérieuses

La Chine possède aujourd’hui trois centres de lancement d’engins spatiaux sur son territoire et une famille de lanceurs performants. Grâce à cette infrastructure, l’empire du Milieu a déjà lancé de nombreux satellites à usage civil : observation de la Terre, télécommunication, ou encore navigation notamment Beidou, l’équivalent chinois du GPS. Mais les chinois font l’objet d’une exclusion assez forte de la part des américains. Ils sont par exemple la cible de plusieurs restrictions visant à les empêcher de s’approprier les technologies spatiales. Ils ont en outre été exclus de la station spatiale internationale. Cela les a incités à développer et à mettre en orbite leur propre station spatiale, Tiangong 1, et un programme ambitieux de vols habités. En ce sens, ce qui peut paraître être une restriction s’avère aussi être un levier de développement technologique.

 

Le 11 juin marquait une étape importante de ce processus. Trois taïkonautes dont une femme ont pris place dans la station chinoise Tiangong 1 pour le plus long vol habité chinois d’une durée de 15 jours. Fin 2011, la Chine dévoilait un programme spatial ambitieux. Dans le Livre blanc détaillant le programme, l’agence spatiale chinoise annonce notamment la mise en orbite d’une station spatiale durable d’ici 2020. Les chinois prévoient aussi de développer une nouvelle famille de lanceurs de charges lourdes appelés Longue Marche 5. Et s’ils ne mentionnent pas l’envoi d’Hommes sur la Lune, ils prévoient néanmoins d’y envoyer quelques robots.

 

Tout comme la Chine, l’Inde possède déjà des lanceurs qui ont prouvé leur efficacité. Ceux-ci sont déjà utilisés pour l’installation en orbite de différents types de satellites, notamment pour les télécommunications, la télédétection et la météorologie. Cette seconde nation spatiale émergente porte un soin particulier à ses collaborations internationales, notamment avec la France. Et si l’agence spatiale de l’Inde (ISRO) n’a pas prévu de vol habité, elle envisage de lancer d’autres sondes vers la Lune et pourquoi pas vers Mars.

 

 

Graphique d’estimation du budget spatial des pays durant le Mardi de l’espace - Crédit Image : MyScienceWork

 

Russie, Japon : des membres du club spatial en retard

Bien que la Russie ait de l’avance sur la Chine grâce à l’héritage de la guerre froide, elle a pris beaucoup de retard dans la course internationale suite à la chute de l’empire soviétique. Pour rattraper ce retard, Vladimir Poutine annonçait en avril dernier vouloir renflouer le budget spatial de 40 milliards d’euros d’ici à 2020. La Russie s’efforce également à tisser de multiples collaborations pour retrouver son prestige d’antan.

 

Les Japonais de leur côté ne font pas beaucoup parler d’eux. Ils continuent néanmoins le développement de leurs technologies spatiales et s’intéressent aux nouveaux types de propulsion notamment électrique. Ils ont par ailleurs été les premiers à prélever des échantillons sur un astéroïde.

 

Corées, Brésil et Moyen Orient : un spatial encore balbutiant

La Corée du Sud a pour ambition de lancer un module autour de la Lune d’ici 2020. Pourtant l'Institut coréen de recherche aérospatiale n’a lancé sa première fusée qu’en janvier 2013 moins d’un mois après sa rivale, la Corée du Nord. Cette dernière continue à revendiquer son droit à l'envoi de satellites civils malgré la désapprobation de l'ONU et l’inquiétude de la scène internationale sur ses possibles dérives militaires.

 

Les activités spatiales de l’Iran sont aussi une source d’inquiétude pour les autres Etats. Si le projet Shahab-4, l’Iran réussit néanmoins son premier lancement en 2008. Elle prépare aussi un programme de vol habité qui suivra l’envoi réussi d’un singe dans l’espace.

De son côté, Israël essuie de nombreux échecs en matière de spatial. A cause de sa situation géopolitique, ce pays ne peut développer ses propres lanceurs. Il continue néanmoins d’entretenir des collaborations spatiales internationales.

 

Le Brésil, en revanche, reste malchanceux en matière de spatial puisqu’il n’a toujours pas réussi à ce jour à lancer sa première fusée. Le pays d’Amérique du Sud continue néanmoins de tenter différentes collaborations avec des pays comme la Russie, la Chine ou l’Ukraine.

 

Accident lors du lancement de VLS-1 en 2003 – Crédits images : Wikimedia Commons/Rose Brasil/ABr

 

Certains pays comme l’Egypte ou les Emirat Arabes Unis développent leur activité spatiale en achetant tout simplement leurs satellites. D’autres comme le Pakistan s’en désintéressent. Peut-être faut-il y voir la preuve que le développement du spatial n’est plus un élément de démonstration de sa puissance comme du temps de la guerre froide.

 

Pour aller plus loin :

La conquête spatiale est-elle désormais réservée aux géants asiatiques ? Atlantico.

Puissances spatiales aillant réussi une satellisation, Destination Orbite. 

Inde, Chine… le nouveau visage de la politique spatiale internationale, MyScienceWork.