Après le succès des événements parisiens Hack the Press II et Museomix, c’est au tour de la Science d’être hackée. MyScienceWork est allé à la rencontre des organisateurs d’un nouvel événement participatif : Science Hack Day in Chicago. Les 12 et 13 mai 2012, l’Adler planétarium de Chicago accueillera des scientifiques, des techniciens, des artistes et des fans de sciences, en somme des geeks et passionnés en tous genres. Pendant 48 heures, ils travailleront ensemble pour proposer des projets innovants dédiés à la communication des sciences. Ils peuvent être utiles, subtiles, absurdes ou juste divertissants, ces projets devront permettre au public des musées scientifiques d’expérimenter des concepts et des idées en lien avec la science.

Science Hack Day: « Get excited and make things… with science! »
Créés en 2005 par Yahoo!, les Hack Days ont rapidement fleuri à plusieurs endroits de la planète (Londres où tout a commencé, San Francisco*, capitale américaine des Hack Days, Le Cap, Dublin…). Plusieurs domaines ont déjà été hackés : Music Hack Days, Hack the Press, Gouvernement Hack Days… Les Science Hack Days, quant à eux, regroupent depuis 2007 des développeurs, des designers, des scientifiques, des amateurs de science et à peu près tous ceux qui souhaitent participer. L’objectif est de mettre pendant 48 heures tous ces neurones en ébullition, de guider l’excitation vers l’innovation pour créer des projets funs et innovants en lien avec la science et les musées. Ces journées facilitent les rencontres mémorables et les collaborations inattendues. C’est l’occasion de travailler en équipe et de partager ces idées, lors d’une expérience brève et intense, parfois éreintante mais toujours stimulante.
En mai, Chicago hacke la Science
Science Hack Day à Chicago (en anglais)
Le premier Science Hack Day de Chicago sera hébergé par l’Adler planétarium, un lieu historique situé sur une presqu’île au cœur du 5e plus grand lac du monde. Nous avons rencontré l’organisateur, Stuart Lynn, astrophysicien en contrat postdoctoral à Oxford (voir le blog auquel il participe). Stuart fait partie des ambassadeurs américains des Science Hack Days. Il est assisté par David Miller, designer web du projet Zooniverse. Au quotidien, tous deux travaillent avec une poignée de scientifiques, éducateurs et designers à la mise en place des programmes d’innovation de l’Adler planetarium dans le domaine de la science participative.

D’après Stuart Lynn, environ 200 hackers sont attendus. Après un discours d’introduction, bref et informatif, les participants seront libres d’errer à leur guise dans les couloirs du musée. Chacun amènera ce dont il a besoin : sacs de couchage, ordinateurs portables etc. Des espaces de travail et des pizzas seront fournis grâce aux sponsors régionaux.
"Par contre, nous limiterons autant que possible l’organisation. Nous voulons encourager la prise d’initiatives et les rencontres spontanées et naturelles.
"
Pour se faire une idée du type de projets qui peuvent ainsi germer, vous pouvez jeter un œil à ceux de l‘édition 2011 de Science Hack Days à San Francisco. Le projet qui avait obtenu le vote du public se nomme « Syneseizure ». Les membres de ce projet ont développé un masque permettant de mixer et d’intervertir les cinq sens (toucher, odorat, ouïe...). S’en coiffer offre l’occasion de vivre une expérience déroutante lors de laquelle il est possible d’entendre des images, de sentir des sons avec le nez et sur la peau.
Présentation vidéo de l’équipe « Syneseizure » (en anglais) [video]http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BhmfGMqn-8o">
L’équipe « DNAquiri » avait, quant à elle, proposé un protocole simple d’extraction d’ADN. L’alcool utilisé est le Bacardi 151 et l’ADN de fruit obtenu est ensuite utilisé dans l’élaboration de savoureux cocktails. Les puristes peuvent cependant se rassurer, l’expérience est aussi possible avec de l’excellent rhum Charrette (voir les instructions).
Un autre projet permet de localiser en temps réel la position de la Station Spatiale Internationale (ISS) sur un globe terrestre.

Une autre initiative propose de visualiser la carte des zones géographiques alliant de forts besoins en prévention sanitaire et une importante couverture de téléphonie mobile. Ce projet a permis de montrer que l’Inde faisait partie des zones dans lesquelles le déploiement d’un réseau de diagnostic médical via les téléphones mobiles serait des plus efficaces.
Si vous souhaitez découvrir encore plus de projets, vous pouvez consulter le site de l’événement : http://sf.sciencehackday.com/.
En définitive, pendant ces deux jours les idées fusent dans tous les sens. Stuart Lynn nous explique qu'à la fin les participants ainsi qu’un jury désigné sélectionnent les projets se détachant du lot.
"Le jury et les prix sont plus drôles que sérieux. Au final, ce sont les participants qui choisiront s’ils poursuivent le développement de leur projet. Par contre, si une idée vraiment cool émerge de tout cela et que nous pensons qu’elle a de l’avenir, alors nous pourrions la soutenir et la développer en interne à l’Adler planetarium.
"
Alors si par chance vous vous trouvez dans le Middle West des États-Unis en mai et que votre cerveau regorge d’idées originales, le Science Hack Day est l’événement à ne pas manquer (inscription). Il offre l’expérience d’un musée en mutation, l’occasion de plonger parmi les acteurs des sciences et de l’innovation et surtout de faire de très belles rencontres. Si vous ne pouvez pas vous rendre à Chicago, pourquoi ne pas amener le Science Hack Day à vous pour initier en France un nouveau type de projets de science collaborative et amusante. Parce que la science peut se faire à toutes les échelles d’expertise du moment que l’enthousiasme est au rendez-vous, un autre programme de l’Adler planetarium, appelé Zooniverse, fera l’objet d’un article sur le blog MyscienceWork.
*Londres est la capitale européenne des Science Hack Days. En savoir plus : Suivez le compte twitter @shdchi ou le hashtag de l’événement #shdchi. Consultez le site web Science Hack Day Chicagohttp://chicago.sciencehackday.org/