Entre la protection des données et les codes correcteurs d'erreurs, il n'y a qu'un pas : celui de la cryptologie. Présent depuis l'Antiquité, ce domaine reste méconnu de la population. Nous vous proposons un retour sur ce domaine mathématique peu connu à travers le portrait de Marion Candau, doctorante en cryptologie à Brest, dont l'active présence sur le web et sur le réseau social MyScienceWork lui a permis de gagner l'Ipad mis en jeu le mois dernier.
Cet article existe aussi en anglais « And the winner of the IPad contest is... Marion Candau, PhD student in cryptology! ». Il a été traduit du français vers l’anglais par Timothée Froelich.
« Les gens ne connaissent pas la cryptologie alors qu’ils l’utilisent tous les jours » déclare Marion Candau, étudiante dans ce domaine depuis son master. C'est dans l'optique de faire découvrir cette science antique qu'elle dynamise sa présence sur le web et qu'elle s'investit depuis peu dans la vulgarisation scientifique. Ses articles ouvrent le champ à la cryptologie. Elle y explique notamment les « codes correcteurs d'erreurs ». Une notion au cœur de sa propre thèse qu'elle réalise en ce moment même à Brest au sein du Laboratoire de Mathématiques de Bretagne Atlantique et du Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Information, de la Communication et de la Connaissance.
« La cryptologie existe depuis toujours » Marion Candau
Le mot « cryptologie » du grec kruptos (caché) et logos (science) désigne une technique de codage utilisée depuis l'Antiquité par l'humanité. « Même si cela met en jeu des mathématiques complexes, la cryptologie repose sur des concepts simples et accessibles » explique Marion Candau. Ses missions sont de protéger l'information transmise et de maintenir une signature électronique correcte. Complémentairement, les « codes correcteurs d'erreurs » peuvent être utilisés. Ils permettent de corriger les erreurs de transmission présentes sur les canaux à savoir le câble utilisé, la connexion wifi ou encore la fibre optique. Ce sont ces outils que Marion étudie dans le cadre de ses recherches de doctorat intitulées « Codes correcteurs d’erreurs convolutifs non commutatifs ». L'objectif de ses recherches est de déterminer un code permettant de protéger l'information sans rajouter d'éléments supplémentaires tout en maintenant la fonction initiale de correction d'erreurs.
Marion Candau
Autrefois des messages codés étaient gravé sur des pots ou tout autre support.Nabuchodonosor, un ancien Roi de Babylone, inscrivait même des messages sur les crânes rasés de ses esclaves et les envoyait à leur destinataire une fois que leurs cheveux étaient repoussés. Aujourd'hui, la cryptologie intervient dans de nombreux domaines que cela soit dans les communications numériques, les transactions de cartes bancaires ou même dans votre téléviseur. En effet, certaines chaînes sont cryptées. « Sans être abonné à Canal +, on ne peut voir l'image. Là aussi on retrouve de la cryptologie » explique Marion. Diverses méthodes sont aujourd'hui utilisées. Parmi elles, la fonction de hachage permet de « ne pas stocker les mots de passe tels quel » sur Internet et donc de limiter le piratage. Il y a également le système de chiffrement qui crypte un message à l'aide d'un décalage alphabétique appliqué sur le texte.
La science 2.0 : les blogs, les réseaux sociaux, le web
Afin de faire découvrir son domaine de recherche aux autres, Marion met à profit ses capacités de rédaction pour des articles explicitant la cryptologie. L'un d'eux portant sur les codes correcteurs d'erreurs et qu’elle nous a récemment soumis, sera prochainement publié sur MyScienceWork. Par ailleurs, cette mathématicienne, est très présente sur le web et les réseaux sociaux. Elle nous confie que c'est « par curiosité, pour suivre l'actualité, pour être au courant». Elle ajoute « qu'être visible peut aussi aider pour la carrière (professionnelle) ». Elle envisage en effet de s’orienter vers le privé une fois sa thèse soutenue. Sa page personnelle constitue d'ailleurs un bon exemple de ce que nous pouvons construire sur la toile. Son profil et ses compétences sont facilement accessibles. Marion ajoute que le web est un bon moyen pour « discuter avec d'autres doctorants, d'autres scientifiques ». Elle exprime également son avis sur notre web-série Knock Knock Doc qui leur est consacrée : « Cela permet de présenter autrement le doctorant, c'est décalé et sympathique ». De manière générale, le web permet de réduire l'isolement qui peut se dessiner lors d'une thèse.
L’équipe MyScienceWork se réjouit d’offrir le prix du concours Ipad à Marion. Nous avons été agréablement surpris de découvrir le profil de cette jeune doctorante active et dynamique sur le web lors du tirage au sort du gagnant. Mais en y réfléchissant, est-ce vraiment le fruit du hasard ? Souvenez-vous de notre article sur les doctorants actifs sur les blogs et les réseaux sociaux. Le fruit de ce concours rejoint ce que MyScienceWork soutient au quotidien : c’est en étant actif et en partageant son expertise, que l’on améliore sa visibilité et que l’on force le hasard en mettant tous ses chances de son côté.
En savoir plus :
« Communiquer sans erreurs : les codes correcteurs » d' Interstices