Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Salamat Khandker, du Bangladesh, bonjour tout le monde. Je suis docteur en médecine, diplômé et post-diplômé en Allemagne. Depuis 2013 je travaille au département de santé publique au Daffodil international university.
Quel est le problème avec l’arsenic au Bangladesh ?
L’arsenic est un sérieux problème de santé publique au Bangladesh. 80% des puits qui sont des sources d’eaux sont contaminés par une très forte concentration d’arsenic. Les eaux peu profondes ainsi que les eaux sauvages, qui sont des sources d’eaux potables, en sont les principales sources. Les Bengalis utilisent ces eaux pour boire, ils sont donc exposés quotidiennement à l’arsenic.
Qu’est-ce que l’arsenicisme ?
C’est une maladie chronique causée par une exposition à l’arsenic, avec une exposition de plus de 6 mois, et qui montre des symptomes de keratosis, avec ou sans contamination d’organes internes.
Quelles sont les solutions proposées pour lutter contre les problèmes d’arsenicisme?
Actuellement, l’OMS travaille en collaboration avec le gouvernement, nous avons suggéré au directeur général des services de santé du gouvernement du Bangladesh d'ouvrir une cellule arsenic, une cellule spéciale pour les maladies liées à l’arsenic. En ce moment la cellule est ouverte et elle possède ses médecins, qui sont des responsables médicaux pour l’arsenic. Le rôle de ces médecins est aussi de former les autres médecins et les agents de santé sur l’arsenicisme.
Existe-il des traitements ?
Les antioxidants, la spiruline et le sélénium sont efficaces pour la majorité des cas d’empoisonnement à l’arsenic. Bien sûr, les recommandations pour les patients atteints d’arsenicisme est d’arrêter de boire les eaux contaminées.
Le mot de la fin ?
Aujourd’hui, si quelqu’un meurt d’un accident de la route ou de diarrhée aiguë, les gens s’en préoccuperont. Le problème, c’est que les maladies liées à l’arsenicisme sont des cas chroniques, l’état de santé des patients se détériore de jour en jour. La maladie n’est pas forcément visible, elle effraie beaucoup moins. Pourtant, c’est bien un problème de santé majeur au Bangladesh. Il participe à l’augmentation du nombre de cancers dans notre pays, en particulier le cancer de la vessie, le cancer du poumon, le cancer des organes internes et le cancer de la peau.