Des satellites au service de la Défense

Outils géostratégiques inestimables, les satellites sont désormais sur le devant de la scène en matière de puissance militaire.

Ce dont tous les stratèges à travers l’Histoire ont rêvé, les satellites l’ont fait. Connaissance du terrain, acquisition de renseignements, moyens de communication en temps réel ultraperformants. Pour être aux premières loges d’un conflit, on peut désormais en être éloigné de plusieurs centaines, voire milliers de kilomètres. Les pays avec un accès à l’espace ont une longueur d’avance. À l’occasion du prochain Mardi de l’espace, le 18 février, Henry de Roquefeuil du CNES et le général Yves Arnaud du commandement interarmées de l’espace, viendront converser des moyens stratégiques en jeu. 

Ce dont tous les stratèges à travers l’Histoire ont rêvé, les satellites l’ont fait. Connaissance du terrain, acquisition de renseignements, moyens de communication en temps réel ultraperformants. Pour être aux premières loges d’un conflit, on peut désormais en être éloigné de plusieurs centaines, voire milliers de kilomètres. Les pays avec un accès à l’espace ont une longueur d’avance. À l’occasion du prochain Mardi de l’espace, le 18 février, Henry de Roquefeuil du CNES et le général Yves Arnaud du commandement interarmées de l’espace, viendront converser des moyens stratégiques en jeu. 

La Défense peut aussi avoir besoin d’un satellite civil de surveillance des océans comme Jason 2.  © NASA

Qui dit supériorité militaire dit satellites. En matière de défense, l’espace est devenu l’une des échelles à laquelle la puissance d’un pays se mesure. «  Les moyens spatiaux se révèlent aujourd’hui indispensables à un ciblage précis des opérations. Ils contribuent significativement à limiter les risques de dommages collatéraux » explique le général de division aérienne Yves Arnaud. « Ils sont devenus incontournables en matière de diplomatie » insiste Henry de Roquefeuil, conseiller militaire du président du CNES.

« Des capacités indispensables à la diplomatie »

Le ministère de la Défense consacre en moyenne 220 millions d’euros à l’espace chaque année. Si l’on y ajoute le budget civil, la France investit environ 1700 millions d’euros chaque année. Une somme qui lui garantit la première place européenne des puissances spatiales. « Les satellites offrent des capacités de suivi de situation et de veille stratégique, une aide à la prévention et à l’anticipation des crises ainsi qu’à la planification et à la conduite des opérations », peut-on lire sur le site du ministère de la Défense français.

Sur le plan militaire, il existe quatre grandes catégories de satellites : de télécommunications, d’observation, de renseignement d’origine électromagnétique et  d’alerte avancée. Côté télécommunication, la France, en partenariat avec l’Italie, vient justement de mettre en orbite un nouveau satellite de communication haut-débit, Athéna-Fidus. Il va compléter les capacités des satellites du programme Syracuse.  Les missions d’observation sont, elles, assurées par le groupe de satellites européen Hélios et le satellite civilo-militaire Pléiades. Ils permettent d’examiner le territoire des pays visés, sans violer leur espace aérien. Il sera bientôt relayé par le projet de constellation de satellites Musis, capable d’assurer une capacité d’observation quelle que soit la couverture nuageuse et l’heure du jour et de la nuit.

Récent ajout à la palette des technologies spatiales militaires françaises, le renseignement d’origine électromagnétique. Les 4 satellites démonstrateurs Elisa sont capables de repérer et d’identifier les radars ennemis afin de mettre au point une carte détaillée de leurs positions et de leurs caractéristiques. Le programme opérationnel CERES qui suivra est programmé pour 2020. Enfin, dans le cadre de la détection des missiles balistiques, les deux micro-satellites Spirale ont permis de réaliser les premières expérimentations et les recherches se poursuivent sur les détecteurs. 

Pas d’arme absolue type « étoile de la mort » toutefois. «  La politique française sur ce sujet est très claire. L’espace ne doit pas servir directement à attaquer » souligne Yves Arnaud. Tout l’intérêt des satellites est stratégique. Ce sont des outils de dissuasion, avec pour objectif de réduire les risques et d’affiner la cible en cas d’opération militaire. 

Les satellites civils peuvent également être très utiles au Ministère de la Défense. En matière de géographie, de météorologie et d’océanographie en particulier. Les satellites Spot,  Météosat et Jason peuvent être sollicités en prévision d’une mission.

L’espace : « vecteur de puissance et de vulnérabilité »

Alors que les satellites scrutent l’environnement des zones de conflit sur Terre, la Terre doit également surveiller de très près l’environnement des satellites. « L’espace est un milieu d’une extrême hostilité. Les changements brutaux de température, les rayonnements cosmiques et les nuages de météorites sont des conditions d’environnement agressives. Si l’on ajoute à cela les débris laissés par l’activité humaine, on comprend que nos capacités sont fragiles »  souligne Yves Arnaud. On dénombre plus de 300 000 débris de plus de 1cm en orbite autour de notre planète. Un chiffre qui ne peut qu’augmenter. « On observe une prise de conscience depuis 2009, après la collision de deux satellites qui a engendré beaucoup de débris. Mais il reste encore beaucoup à faire, en particulier pour ne ajouter de débris supplémentaires  » remarque Henry de Roquefeuil.

 

Défense sur Terre et défense dans l’espace. Deux aspects pour ce Mardi de l’espace de la semaine prochaine. Rendez-vous Mardi 18 février à 19h30 au café du Pont Neuf ou sur Twitter via le hashtag #CNESTweetup