Biais de désirabilité sociale : impact aux fêtes de fin d’année

Une étude de 2020 cherche à comprendre quels biais de désirabilité sociale impactent la population aux périodes des fêtes.

 

 

 

Aux périodes de fin d’années, la pression sociale est double en ce qui concerne l’argent. D’un côté, dépenser est une preuve d’amour, mais d’un autre, l’excès de dépense est considéré comme déraisonnable. Entre Thanksgiving et Noël, un américain moyen aura dépensé 1050$, entre les cadeaux, les friandises et les voyages, selon une publication de 2020 de Courtney & Widmar. À cette même période, la consommation de nourriture est de 3000 à 4500 calories par jour, contre 2500 le reste de l’année. 

 

L’origine du mal-être que provoquent ces excès sont le fait d’un facteur sociologique bien connu, le biais de désirabilité sociale. Identifié pour la première fois en 1954 par Maccoby & Maccoby dans “The interview: a tool of social science”, ce terme désigne le fait d’être poussé à se présenter sous un jour plus favorable, à soi ou à ses interlocuteurs. C’est ce qui peut nous pousser à dire que cette année sera plus raisonnable que les autres en terme de dépense alors que ça ne le sera pas.

 

Afin d’évaluer la prévalence des biais de désirabilité sociale aux moments des fêtes, la publication “Biais constant : constance documentée dans les données sur le comportements favorables à la santé pendant les vacances et le biais biais de désirabilité sociale associé” analyse les résultats d’une enquête menée sur deux groupes différents, possédant chacuns les mêmes questions. L’un des groupes lit l’annotation suivante au début de son questionnaire : “L'être humain peut être enclin à répondre à des questions d'une manière qui s'écarte de son comportement réel dans le but d'améliorer l'impression qu'il donne aux autres. [...] Gardez cette tendance à l'esprit et essayez de réfléchir à votre véritable comportement lorsque vous répondez à des questions". Ainsi, une différence de réponses entre les deux groupes sera un indicateur de présence du biais de désirabilité sociale. À travers une série de questions portant sur l’alimentation et le sport aux périodes des fêtes, le but est d’observer lesquelles sont soumises au biais de désirabilité sociale.

 

Les résultats ne montrent aucune différence de réponse en ce qui concerne les attentions. Les deux groupes comptent surveiller leur poids et le maintien de leur programme d'entraînement. Cependant des biais sont notés sur les actes réels, tels que la prise de poids, et la consommation de desserts ou d’alcool. Il existe aussi un biais sur la résolution de perdre du poids.

 

Un autre article de 2015 paru à l’International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity constate d’autres biais de désirabilité sociale, comme la sous-déclaration de temps de jeux vidéos chez les jeunes, ou encore la surestimation de l'activité, la sous-estimation des préférences en matière de boissons sucrées et une évaluation plus faible des préoccupations relatives au poids chez les filles de 8 à 10 ans.

 

Bien connu dans la recherche pour avoir le pouvoir de fausser des résultats, des moyens ont été mis en place pour contourner ce biais lors des enquêtes, en ajustant les données après coup, ou en supprimant ce biais pendant le test, en avertissant les participants de son existence, comme cela a été fait chez Courtney & Widmar.





Bibliographie :

 

Bir, Courtney, and Nicole Olynk Widmar. "Consistently biased: documented consistency in self-reported holiday healthfulness behaviors and associated social desirability bias." Humanities and Social Sciences Communications 7.1 (2020): 1-11.


Simons, Monique, et al. "Associations between active video gaming and other energy-balance related behaviours in adolescents: a 24-hour recall diary study." International journal of behavioral nutrition and physical activity 12.1 (2015): 1-6.